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Code de la route: tirette, qui a le droit ?

Le principe de la tirette provoque encore des frustrations chez les usagers de la route. En cause ? Une méconnaissance de la règle chez certains, des abus chez d’autres... Piqûre de rappel.

 » La tirette, la belle affaire ! Elle est censée fluidifier le trafic, mais certains conducteurs pensent que c’est un passe-droit. Ils arrivent à vive allure et se rabattent sans se préoccuper des autres usagers « , raconte Jean-Luc. Il fait partie de ces milliers d’automobilistes qui se retrouvent au quotidien dans les bouchons. Le principe de la tirette ou de la fermeture éclair est imposé aux endroits où une bande de circulation est interrompue, par exemple lors du passage de 3 à 2 bandes de circulation ou avant un chantier. Le Code de la route, depuis 2014 (!), oblige chaque véhicule à s’intercaler l’un après l’autre.  » OK ! Mais parfois vous laissez passer un premier véhicule comme il se doit, c’est alors qu’un second s’engouffre dans la brèche et force le passage pour gagner quelques mètres, embraye Carine, navetteuse depuis des lustres. A contrario, il y a aussi ces conducteurs qui collent le pare-chocs du véhicule d’en face pour être certains de ne laisser passer personne. Ils pensent sans doute être dans une file de supermarché. Mais dans un cas comme dans l’autre, je me demande qui est en tort en cas d’accident ? « 

Jusqu’au RÉ-TRÉ-CI-SSE-MENT !

Code de la route: tirette, qui a le droit ?

 » C’est le conducteur qui refuse de laisser passer une voiture qui sera en tort, même s’il reste sur sa bande et que l’autre conducteur change de bande, précise Benoît Godart, le monsieur sécurité routière de l’Institut Vias. Le fait de changer de file en application du principe de la tirette n’est pas considéré comme une manoeuvre. Le conducteur qui va changer de bande doit continuer de rouler sur sa bande de circulation jusqu’au rétrécissement. Ensuite, il doit s’intercaler sur la bande de circulation contiguë. «  Le Code de la route (art. 12bis) précise que la circulation doit être  » fortement ralentie (...) Les conducteurs qui circulent sur la bande libre doivent céder tour à tour, juste devant le rétrécissement, la priorité à un conducteur qui s’intercale. « 

Plusieurs notions interviennent donc comme celles de  » rétrécissement « , de  » circulation fortement ralentie  » et de  » tour à tour « . Le hic, c’est que le Code de la route ne précise pas la vitesse à laquelle la règle de la tirette s’applique. Et comment prouver qu’on a bien laissé passer un premier véhicule et que l’accrochage est intervenu avec un second qui a forcé le passage ?  » Apporter une preuve est effectivement problématique, avoue Benoît Godart. Je ne peux que vous conseiller de prendre note de la plaque du véhicule derrière vous en cas d’accident. Et ce, pour avoir un témoin. Le mieux est encore de s’équiper d’une dashcam. J’en ai personnellement installé une. Elle m’a coûté une centaine d’euros. « 

Enfin, le non-respect de la tirette constitue une infraction du premier degré. L’amende est de 55 ?. Moins d’une centaine d’automobilistes sont verbalisés chaque année.

Et quand on monte sur l’autoroute ?

Le principe de la tirette ne s’y applique pas. L’automobiliste doit toujours céder le passage aux conducteurs qui se trouvent déjà sur l’autoroute. Les signaux comme « cédez le passage » prévalent toujours sur les règles générales, même en cas de circulation fortement ralentie.

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