© Getty Images/iStockphoto

Labels verts: comment s’y retrouver?

Nous sommes de plus en plus nombreux à manger bio, à nettoyer et même à nous maquiller bio. Mais que de labels différents ! Comment s’y retrouver et comment mesurer la fiabilité de ces logos verts ?

Biologique, durable, écologique... Autant de termes qui s’affichent sur les étiquettes des produits labellisés « bio ». Mais un label n’est pas un certificat ! Un produit se voit, en effet, décerner un certificat lorsqu’il a été contrôlé par un organisme certificateur extérieur. Le label qui figure sur l’emballage, lui, ne sert qu’à communiquer sur le fait que le produit est certifié.

Produits alimentaires

Nous mangeons de plus en plus bio pour trois raisons essentielles. D’une part, parce que ces fruits, légumes, viandes et produits préparés sont plus savoureux, mais aussi plus riches en éléments nutritifs... Pour la petite histoire, jusqu’à 1991, de nombreux pays avaient développé des chartes du bio, authentifiées par des labels nationaux, avec des cahiers des charges variables. En 1991, un réglementation européenne est venue harmoniser tout ça (petit logo vert en forme de feuille étoilée, obligatoire sur tous les aliments bio produits en Europe).

 » Au début, ce règlement était plutôt un nivellement par le bas en comparaison avec les réglementations nationales, explique Marc Fichers, secrétaire général de Nature & Progrès. Mais il s’affine d’année en année. Maintenant, il est top et fiable. « 

Un produit, plusieurs labels

Parce la plupart des producteurs ou distributeurs bio ont conservé, à côté du label européen, le logo bio de leur pays, pour sa popularité, pour marquer un attachement à une production locale, mais aussi souvent parce que ceux-ci contiennent des exigences plus pointues auxquelles le produit se conforme. Quelques exemples :

le carré vert AB-Agriculture biologique très fréquent, est le label bio français le plus connu et les producteurs de l’Hexagone y tiennent.

Le  » cachet  » noir et blanc Biogarantie est le label de référence en Belgique. Il ajoute à la règlementation européenne une charte de durabilité écologique, économique et sociale.

La Suisse, l’Autriche, l’Italie, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne... ont aussi leurs propres logos.

A côté de ceux-ci peuvent venir s’ajouter d’autre labels :

L’insigne demeter indique que l’aliment a été, en plus, produit selon les principes de la biodynamie (rythmes de la nature, cycles lunaires...).

Fairtrade (ancien Max Havelaar) garantit aux producteurs un salaire plus juste et des conditions de travail décentes.

Oxfam, signale les articles issus du commerce équitable.

Nature & Progrès indique un respect de la charte de l’association belgo-française de promotion de l’agriculture bio, plus exigente que le règlement européen.

Ne vous laissez pas abuser !

Quelques labels arborent, volontairement ou non..., un graphisme ou une info qui peuvent prêter à confusion.

Bia : certaines marques alimentaires jouent avec ce préfixe qui peut induire en erreur.

Bio protégé pour les aliments, ce label ne l’est pas pour les produits cosmétiques, par exemple. Il n’est donc pas à prendre pour argent comptant sur des articles autres qu’alimentaires.

Sustainable cleaning. Cette « charte pour un nettoyage durable » est une auto-appellation mise en place par les fabricants de savons et de détergents. Elle n’est pas contrôlée.

Le Point Vertest simplement une indication que le fabricant a bien cotisé au système de récupération des emballages ménagers géré par Fost Plus.

Que garantit l’étiquetage bio

Les grands principes de la réglementation européenne sont les suivants :

1. Plantes et animaux sont cultivés/élevés sans recours aux engrais et pesticides de synthèse et sans médicaments allopathiques de synthèse.

2. Tout cela est mené dans le respect des lois naturelles : pas de césarienne et parcours extérieurs obligatoires pour les animaux, pas d’OGM dans leur alimentation, rotation longue des sols, fumure naturelle, respect des micro-organismes du sol...

3. Les indications suivantes sont obligatoires: coordonnées de l’entreprise, dénomination du produit avec référence à la méthode de production, n° de code de l’organisme certificateur, marque d’identification pour la traçabilité.

4. Le règlement européen n’autorise le label bio aux produits transformés (charcuterie, par exemple) que s’ils contiennent au moins 95% d’ingrédients bio. S’il y a moins de 95% d’ingrédients bio, la référence à l’origine bio de certains ingrédients peut être évoquée mais sans le logo.

5. Les termes « bio », « biologiques » ou « eco » sont protégés; cela signifie qu’ils sont interdits sur les produits non conformes au règlement européen.

Selon Nature & Progrès, l’étiquetage bio en Europe est fiable :  » Nous procédons de temps à autre à des contrôles pour répérer d’éventuels usages abusifs; traçabilité et certification aidant, ils sont quasiment inexistants aujourd’hui. « 

Les autres produits

Les certifications bio ont aussi fait une incursion dans les produits d’entretien, les cosmétiques et produits d’hygiène, les peintures et vernis, le bois, les textiles, le matériel informatique et le multimedia, les revêtements de sol, le papier....

Quelques exemples :

Ecolabel : ce label européen pour les produits d’hygiène, le papier, les peintures, le matériel informatique..., garantit un usage minimal de substances ou matériaux toxiques pour l’environnement et la santé, des emballages moins impactants, le recours à des fibres recyclées, une consommation minimale d’énergie...

Cosmebio®Bio, Cosmebio®Eco ou Ecocert : attestent du recours à 95 % d’ingrédients d’origine naturelle dont 10% ou 5% d’origine biologique.

Nature & Progrès : ce logo est la garantie de composants d’origines végétale ou animale 100% bio et exemptes d’OGM.

Natureplus ou Blauer Engel (ange bleu): présents sur les pots de peintures et vernis, ils garantissent 90% de matières renouvelables et minérales, l’utilisation limitée de pigments blancs, de formaldéhyde et autres substances dangereuses

GOTS (Global Organic Textile Standard): sur les textiles, ce picto garantit un minimum de 70% de fibres d’origine biologique et des conditions de travail décentes.

PEFC, FSC : labels indiquant que le bois ou le papier que vous achetez provient d’une forêt gérée de manière durable. Ces deux labels tiennent compte des aspects sociaux, économiques et écologiques. Le label FSC respecte les mêmes critères au niveau mondial, au contraire du label PEFC. Si vous achetez du bois européen, les deux labels se valent. Si vous achetez des bois tropicaux, optez plutôt pour le label FSC.

Pour en savoir plus

Labelinfo (www.labelinfo.be) : banque de données qui reprend tous les labels de consommation durable, soit 70.

Ecoconso.be : une référence simple et didactique pour tout savoir sur la jungle des labels bio et durables

natpro.be : Nature & Progrès Belgique

apaqw.be/bio : Apaq-W, agence wallonne pour la promotion d’une agriculture de qualité.

Par Nicole Burette

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire