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Toujours rentable, le photovoltaïque?

Le ministre wallon de l’Énergie, Jean-Luc Crucke, annonce la suppression prochaine de Qualiwatt, le régime de primes destinées à soutenir l’installation de panneaux photovoltaïques par les particuliers (moins de 10 KWc). Son argument ? Le prix d’une installation a tellement fondu ces dernières années que la rentabilité est au rendez-vous sans l’aide de la Région. Vrai ou faux ?

Sans l’aide financière des pouvoirs publics, est-il toujours intéressant d’installer des panneaux photovoltaïques ?

« C’est vrai. C’est rentable sans subsides et c’est même une bonne nouvelle », avance Benjamin Wilkin, le Secrétaire général de l’APERe, l’Association pour la promotion des énergies renouvelables. « La Flandre a déjà supprimé les aides au photovoltaïque, il y a deux ans, et le marché se porte très bien. Il est vrai que le prix d’une installation photovoltaïque pour un particulier a été divisé par cinq en moins de dix ans. La technologie a évolué favorablement. Il est tout à fait possible d’installer des panneaux photovoltaïques sur son toit pour 5.000 €, voire moins. Le retour sur investissement est désormais de cinq à six ans. Et comparé à un carnet d’épargne qui ne rapporte presque plus rien, on estime qu’une installation photovoltaïque rapporte en moyenne du 5% par année, même sans primes. Il demeure cependant deux freins. L’argent n’est pas disponible au contraire d’un compte d’épargne. L’autre difficulté est d’ordre psychologique : on achète de l’électricité pour 25 ans. » En septembre 2016, Annick Rossey, directrice marketing chez Engie estimait même que « placer des panneaux photovoltaïques permet d’économiser plusieurs centaines d’euros par an sur la facture d’électricité et peut offrir un rendement jusqu’à 17% en fonction de la Région et des caractéristiques de l’installation. »

Et qu’en pensent les installateurs ? « D’après les échos que je reçois, ce n’est pas un problème pour eux », poursuit Benjamin Wilkin. « Cela simplifie le message. Les installateurs comme leurs clients n’ont plus à s’inquiéter de remplir des papiers pour obtenir des primes. Le photovoltaïque est aujourd’hui autoportant. »

Le régulateur wallon des marchés de l’énergie (CWaPE) tempère néanmoins l’enthousiasme ambiant. « L’effet psychologique d’une absence de prime ne doit pas être négligé », estime la CWaPE citée par l’agence Belga. Le régulateur pense par ailleurs qu’une « absence de prime signifierait qu’il n’existe plus de garantie de qualité des installations et de la compétence des installateurs, puisque les conditions fixées réglementairement ne devraient plus être rencontrées (...) ». La CWaPE demande donc au ministre Crucke « de prendre des mesures spécifiques et de prévoir une communication adéquate. »

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