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Alors on danse

Garder la santé en se déhanchant régulièrement sur une piste de danse ? Eh bien oui, c’est excellent pour la forme physique, le cerveau, l’humeur et la vie sociale ! Envoyez la musique !

 » La danse est une activité physique idéale, tant pour le corps que pour le mental, assure le Dr Hendrik Cammu, qui a étudié les effets de l’alimentation et du sport sur la santé. Techniquement parlant, deux heures de danse, quelle qu’elle soit, sont comparables à deux heures de fitness ou de marche rapide. Les danses qui alternent mouvements lents et rapides – comme le tango – apportent les mêmes bénéfices que l’entraînement par intervalles (ou fractionné). De nombreuses danses augmentent le rythme cardiaque, stimulent la circulation sanguine et font transpirer... Rien d’original, c’est le cas de beaucoup de sports. Oui, mais quand on danse, il n’y a pas que les muscles qui travaillent. On améliore son sens de l’équilibre, de la coordination et de la maîtrise globale du corps. Les danseurs réguliers tombent moins et risquent beaucoup moins de se blesser en cas de chute, puisqu’ils ont acquis de meilleurs réflexes. « 

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Certains danseurs ont même plus de 80 ans et se débrouillent très bien.

Les danseurs ont une bonne maîtrise de leur corps dans l’espace. Guido Desmet, 70 ans, de l’école de danse Desmet-Camby, le confirme.  » Nous entraînons des danseurs de tous les âges. Certains ont même plus de 80 ans et se débrouillent très bien. Rien d’étonnant : quand on danse, le corps est déstabilisé et doit chercher son équilibre en permanence. On est amené à faire des mouvements latéraux et vers l’arrière, chose inhabituelle au quotidien. C’est un défi permanent lancé à l’équilibre et à la coordination. On apprend à mieux diriger ses pieds, on contrôle davantage son corps et on gagne en souplesse, ce qui permet d’anticiper et de se rattraper quand on trébuche. « 

Les pas, c’est bon pour la mémoire

La danse améliore notablement la mémoire, puisqu’elle stimule tant le physique que le mental

 » La science ne s’est pas encore beaucoup penchée sur les bienfaits de la danse mais plusieurs faits sont déjà acquis. Une étude récente menée auprès de patients atteints de la maladie de Parkinson, affection neurologique qui se caractérise notamment par des troubles de la coordination et un manque de tension musculaire, a pu démontrer les effets bénéfiques de la danse. En apprenant des pas de danse, un grand nombre de patients ont pu mieux contrôler et mobiliser leurs muscles. La danse améliore notablement la mémoire, puisqu’elle stimule tant le physique que le mental « , précise le Dr Hendrik Cammu.

Très vite, les débutants progressent de manière spectaculaire. En deux semaines, leur posture s’améliore et ils prennent confiance en eux

En répétant des pas de danse et des enchaînements, on stimule la motricité, mais aussi la capacité de passer d’une tâche à l’autre et de réfléchir à plusieurs possibilités à un moment donné (flexibilité cognitive). L’euphorie qu’on ressent en dansant (sauf si on n’aime pas cela bien sûr) incite à mémoriser les mouvements et les pas.  » Pour moi, danser c’est avant tout un sport mental, c’est pourquoi je continue de m’entraîner à retenir de nouveaux enchaînements. Au début, les nouveaux ont souvent du mal à suivre le rythme, reconnaît Guido Desmet. L’apprentissage des pas se fait lentement. C’est en répétant encore et encore qu’on finit par les intégrer et que le temps de réaction s’améliore. Très vite, les débutants progressent de manière spectaculaire. En deux semaines, leur posture s’améliore et ils prennent confiance en eux. « 

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Marianne Schenck se dit, elle aussi, frappée par cette transformation. Elle donne des cours de Nia, une forme de danse associant art martial, danse moderne et postures de yoga. Cette discipline ludique qui alterne rythmes lents et plus soutenus a vu le jour dans la foulée de la tendance aérobic, sous la houlette d’un couple de coachs sportifs. Ceux-ci voulaient mettre au point une forme de danse ou plutôt d' » art du mouvement « , capable d’améliorer la maîtrise corporelle, sans risque de blessures.  » Au premier cours, on voit arriver des gens fatigués après une longue journée mais, à la fin de la séance, ils ont les yeux qui brillent et le dos beaucoup plus droit, remarque-t-elle On constate la même chose avec le  » Nia moving to heal « , une variante visant notamment à soigner les personnes en revalidation et atteintes du syndrome de fatigue chronique (SFC). La danse Nia aide à corriger sa posture et à améliorer sa capacité de mouvement. Outre les 52 mouvements de base mobilisant les pieds, le tronc et les bras, on a tout l’espace nécessaire pour danser de manière libre et ludique, chose rare à l’âge adulte. Cette liberté aide à se reconnecter avec son corps. Ici, le mouvement part de l’intérieur. On se concentre sur soi et on atteint une réelle détente. Le fait de pratiquer en groupe suscite une dynamique particulière : les participants s’encouragent mutuellement. Quand l’émulation est générale, on sent littéralement l’énergie circuler dans la pièce. « 

Tango, danse de salon ou modem jazz ?

Toutes les danses sont-elles aussi bénéfiques pour la santé ? « Pas forcément, répond Guido Desmet. Les scientifiques tiennent à nuancer le propos. Une étude menée aux Etats-Unis auprès de patients atteints de démence ou de Parkinson a comparé les effets du tango et des danses de salon à ceux des médicaments. Au final, c’est le tango qui stimule le plus la mémoire et l’équilibre, suivie par les danses de salon. C’est a priori un peu étonnant, car les danses de salon sont physiquement plus exigeantes et plus rapides que le tango. Mais avec ses enchaînements de pas et de postures, le tango exige plus de mental et de concentration. Il est basé sur l’improvisation : l’homme mène la danse et entraine sa partenaire, il doit se montrer vif et anticiper chaque pas suivant. La femme, elle, doit réagir au quart de tour et développer des réflexes vifs pour pouvoir suivre l’homme. Les danses de salon, comme la valse, obéissent à des pas préétablis et sont mentalement moins exigeantes. « 

Il y a peu d’activités aussi intimes que la danse

En groupe, en couple ou en solo, danser reste une activité éminemment sociale. « Si les bals se font rares chez nous, danser reste une façon agréable de passer du temps ensemble, souligne le Dr Cammu J’en ai moi-même fait l’expérience. Je me suis inscrit à des cours de danse folklorique, puis de tap dance. Grâce à cette dimension sociale, on est plus assidu, plus persévérant qu’avec un abonnement de fitness en salle, par exemple. Cela peut être, qui sait, l’occasion de rencontrer l’âme soeur. Il y a peu d’activités aussi intimes que la danse. « 

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Les danses en couple, comme la valse ou le tango, doivent leur grand retour aux émissions télévisées comme Danse avec les stars.  » C’est un hobby social que redécouvrent de nombreux 50+, se réjouit Guido Desmet. Cela peut aussi fonctionner comme une thérapie de couple. En dansant ensemble, il arrive qu’on se comprenne mieux, même si -à l’inverse – ce rapprochement peut aussi provoquer des conflits. Classiquement, l’homme mène sa partenaire, or toutes les femmes n’apprécient pas cela et c’est dommage. Car, en matière de danse, se mettre au diapason de l’autre est souvent plus difficile, donc plus gratifiant, que de diriger les pas. « 

Top 5 des danses et leurs atouts

Tango. Il améliore grandement les capacités cognitives et la mémoire, grâce à ses enchaînements de pas et à ses postures contrastées.

Le modern jazz. Cette discipline fait intervenir toutes sortes de styles et de pas de danse. Pour cela, il faut se (re)connecter à ses sensations et atteindre un certain lâcher-prise. On développe ainsi son empathie et on apprend à traduire ses émotions en mouvements corporels.

La Zumba. Répétition de mouvements et de chorégraphies basées sur les danses latinos (samba, merengue, salsa...). Idéale pour l’endurance et la concentration.

Les danses africaines. Leurs rythmes soutenus et entraînants sont parfaits pour qui souhaite une activité plus physique, plus athlétique.

Les danses de salon (valse, cha cha cha...). Elles améliorent la posture, le contrôle des fonctions motrices et dopent la confiance en soi. Les bonnes habitudes qu’on prend sur la piste de danse deviennent des réflexes dans la vie de tous les jours.

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