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Cryothérapie: une cure à moins 140 °C

Traiter la douleur et les inflammations par le froid s’avère efficace chez certaines personnes atteintes de rhumatismes, de polyarthrite ou de fibromyalgie.

La cryothérapie suscite pas mal de méfiance de la part du corps médical. Il est vrai que peu d’études existent en la matière. Qu’à cela ne tienne ! De nombreux patients n’hésitent plus à se couler dans le froid extrême, en complément de la médecine allopathique, pour soulager leurs douleurs.

Immersion du corps entier

Les plus hardis choisissent d’immerger la totalité de leur corps dans une chambre de cryothérapie où règne une température avoisinant -140 °C pour une durée maximale de trois minutes.  » L’organisme, soumis à un tel froid, subi un choc thermique, explique Christelle Mulimbi, médecin généraliste, spécialisée en médecine nutritionnelle et sportive. Ce choc provoque des cascades de réactions à l’origine de réponses physiologiques. On assiste ainsi à une vasoconstriction immédiate des capillaires sanguins qui limite la perméabilité des vaisseaux et donc la réaction inflammatoire. Des auteurs ont montré une augmentation de certaines cytokines anti-inflammatoires et une diminution d’autres cytokines pro-inflammatoires. Il y a également un ralentissement de la conduction nerveuse du message de la douleur, avec un effet analgésique à la clé. « 

De nombreuses indications

La cryothérapie ne guérit pas, mais aide à soulager les douleurs chroniques liées aux rhumatismes, à la polyarthrite, à la fibromyalgie, ainsi qu’au mal de dos. Certains patients y recourent pour lutter contre le stress, les insomnies, la fatigue chronique, la dépression, les migraines, les démangeaisons. Elle atténue le psoriasis, l’eczéma, la neurodermite et brûle les verrues. Elle soulage les symptômes de la sclérose en plaques.

Les indications chez les sportifs sont nombreuses : élimination des toxines présentes dans le corps suite à l’effort physique, oxygénation des muscles, réduction des courbatures, diminution de la fatigue musculaire ainsi que des risques de blessure, accélération de la récupération physique et de la guérison des douleurs musculaires, des tendinites, des claquages, des oedèmes, et activation de la cicatrisation de fractures et blessures.

Les cures de cryothérapie comprennent en moyenne vingt séances, à raison de deux à trois par semaine.  » Au moins dix séances sont nécessaires pour obtenir de bons résultats, précise Corentin Cognez, kinésithérapeute orienté vers le sport et opérateur dans un centre de cryothérapie. L’effet antidouleur et anti-inflammatoire apparaît dès la première séance. «  Le coût d’une séance varie de 30 à 50 ?, selon les centres, et n’est pas remboursé par la Sécurité sociale.

Pratiquée localement, la cryothérapie permet de détruire les cellules adipeuses qui s'éliminent ensuite via la circulation.
Pratiquée localement, la cryothérapie permet de détruire les cellules adipeuses qui s’éliminent ensuite via la circulation.© PHOTOS ISTOCK

Comment ça se passe ?

 » Lors de la première séance on complète un questionnaire médical, précise Corentin Cognez. La tension et le pouls doivent être contrôlés. «  Paré d’une tenue de bain, de gants et chaussons pour protéger ses extrémités, on se tient debout dans une cabine, tête à l’extérieur. La peau doit être parfaitement sèche et on ne peut porter aucun objet ou bijou métallique.  » Pendant les trois minutes que dure la séance, l’opérateur reste auprès du patient pour entretenir la conversation et s’assurer que tout se passe bien. «  La cryothérapie n’est pas indiquée pour tout le monde !  » Lorsqu’on souhaite y recourir, on doit demander l’avis d’un médecin car ce type de thérapie comporte de nombreuses contre-indications, surtout cardiovasculaires, mais pas seulement, prévient le Dr Mulimbi. Ainsi, l’hypertension artérielle non contrôlée, l’angine de poitrine, le port d’un pacemaker, l’asthme, l’allergie au froid, la maladie de Raynaud, la grossesse, etc. font partie des contre-indications. « 

Les traitements locaux

La thérapie par le froid se fait également de manière ciblée pour réaliser des soins esthétiques. La cryolipolyse utilise le froid pour éliminer les dépôts graisseux présents sur les hanches, les fesses, les cuisses et le ventre.  » Ces parties du corps sont massées à l’aide d’un manipule qui, par contact avec une sonde, refroidit la zone à traiter, explique Clarisse Fossoul, diététicienne sportive, spécialisée en cryothérapie. Le choc thermique détruit les cellules adipeuses. Elles sont ensuite éliminées naturellement via la circulation. Le résultat est visible dès la première séance. La cryothérapie ciblée permet, d’autre part, de faire du drainage lymphatique, d’atténuer les rides du visage, de raffermir la peau et les muscles. «  Envie de tenter l’expérience ? Assurez-vous que le centre auquel vous vous adressez offre un encadrement médical en prenant votre tension et en analysant votre dossier médical, deux actes indispensables en cas d’immersion complète. Si ce n’est pas le cas, mieux vaut aller voir ailleurs.

Perte de poids : ça ne marche pas !

 » Contrairement aux idées reçues, la cryothérapie ne fait pas perdre du poids !, avertit Corentin Cognez. Elle contribue cependant à l’amincissement en créant un effet exponentiel chez les personnes qui suivent une régime alimentaire, font du sport et veillent à une bonne hydratation. « 

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