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La promenade, c’est sain, mais pas partout (surtout si vous avez une maladie cardiaque ou pulmonaire)

Les effets positifs d’une promenade varient en fonction du lieu. Si vous marchez régulièrement le long de routes très fréquentées, les avantages du mouvement pour votre santé fondent comme neige au soleil du fait de l’exposition à la pollution de l’air. Des chercheurs ont fait un test intéressant auprès de personnes de plus 60 ans dans les rues de Londre.

Tant des volontaires en bonne santé que des personnes souffrant d’une maladie cardiaque ou de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) ont participé à cette étude. Ils ont reçu la mission de marcher deux heures tous les jours, soit le long de la partie ouest d’Oxford Street toujours très fréquentée dans le coeur de Londres où circulent exclusivement des bus et des taxis diesel, soit dans Hyde Park, zone interdite aux voitures. Avant et après chaque promenade, la pollution atmosphérique a été répertoriée (la quantité de particules fines, le dioxyde d’azote,...). Ensuite, la fonction pulmonaire des participants a été mesurée et des tests cardiaques ont été effectués. Les résultats ont été stupéfiants, comme l’ont relevé les chercheurs dans le journal scientifique The Lancet.

Particules fines

Chez les promeneurs en bonne santé qui ont parcouru le trajet dans le parc, les tests ont montré que leur capacité pulmonaire avait progressé grâce au mouvement. L’élasticité des parois de l’artère coronaire – un des facteurs prédictifs pour les maladies cardio-vasculaires – s’était également améliorée grâce à la marche. Toutefois, lorsque ces mêmes participants se sont promenés, tout aussi longtemps, dans l’air pollué d’Oxford street, un panorama bien éloigné est apparu. On ne notait qu’une amélioration minimale de la capacité pulmonaire mais une régression substantielle de l’élasticité des parois de l’artère coronaire, en conséquence de cette exposition aux particules fines et aux gaz d’échappement des véhicules diesel.

Oxford Street, Londres
Oxford Street, Londres© Getty Images

Ces effets sur la santé se dessinent encore beaucoup plus nettement auprès des participants souffrant de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Lors de la promenade à Oxford Street, la pollution de l’air a réduit à néant tous les avantages du mouvement. Les symptômes comme la toux, le mucus, les bourdonnements et le manque d’oxygène s’étaient nettement plus aggravés après la promenade le long d’Oxford Street qu’après l’itinéraire d’égale longueur dans Hyde Park.

Selon les constatations des chercheurs, ces divergences étaient entièrement attribuables à l’augmentation de l’exposition à la suie et aux particules fines. Pour les personnes souffrant d’une maladie cardiaque, les conditions des parois des vaisseaux sanguins avaient également régressé, sauf pour le sous-groupe de personnes qui prenaient des médicaments (des statines et des inhibiteurs IEC notamment). Les chercheurs soupçonnent que les médicaments ont un effet protecteur sur l’impact de la pollution de l’air, bien que cela demande encore confirmation par des études sur le long terme.

Pour les chercheurs, l’étude indique qu’une exposition à court terme à la pollution de l’air donne un impact négatif sur la santé du coeur et des poumons. Cet effet négatif est le plus fortement observable chez les personnes souffrant de maladies chroniques, chez qui les avantages du mouvement disparaissent même quand celui-ci est effectué dans un air pollué. Mieux vaut donc vous promener dans des espaces verts, des bois, des forêts ou des parcs. C’est en outre également positif pour votre immunité naturelle.

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