Anne Vanderdonckt

7 raisons pour lesquelles l’avion n’est plus glamour

Anne Vanderdonckt
Anne Vanderdonckt Directrice de la rédaction

Une expo consacrée à la Sabena nous rappelle qu’il fut un temps où prendre l’avion était glamour. Eh oui, il fallait bien une rétrospective de cette ampleur pour qu’on s’en souvienne.

Évidemment, les compagnies low cost et les billets à prix de plus en plus proches de ceux du ticket de tram ont éradiqué la rareté, essence même du glamour. Évidemment, qui porte encore aujourd’hui un costume-cravate dans la vie de tous les jours et, partant, pour s’envoler en vacances ? Mais outre cela, voici 7 raisons pour lesquelles l’avion n’est décidément plus glamour (sur la base d’une expérience récente réalisée sur un vol d’une compagnie « high cost »).

1. Il faut faire tout soi-même. Vous avez réservé votre billet par internet; il se trouve sur votre smartphone. Au moment de le montrer à la première préposée, il a disparu. Dans les mails pros ? Sur Gmail ? Dans les sms ? Enregistré quelque part, mais où ? Vous vous rendez compte que la vie 2.0 est plus fouillis qu’un fourre-tout de dame.  » Cela arrive tout le temps, rassure la très jeune employée. Le papier reste plus fiable ! »

2. Vous enregistrez vos bagages tout seul. Le futur passager devant vous n’y arrive pas. La file stagne et grogne. Vous placez votre valise sur le tapis roulant (« Tu as mis des pierres dedans ou quoi? », grommelle votre mari appelé à la rescousse). Vous vous rendez compte que vous avez oublié d’introduire le code fermeture : reprendre la valise, code secret, remettre la valise. Dans ce hall surchauffé, avec votre manteau, vous suez comme Johnny à Bercy. Vite un petit coup d’eau.

3. Couloir vers la sécurité. Vous jetez votre bouteille d’eau à moitié pleine dans un sac poubelle rempli de bouteilles à demi vides.

4. Contrôle. Vous vous retrouvez devant tout le monde (beaucoup de monde) en chaussettes, sans ceinture. Imaginez-vous Ava Gardner dans cet équipage à l’aéroport d’Hollywood ? Non. Un héros de Prison break ? Oui. Les rayons décèlent un truc suspect dans votre sac (un bic dans un étui en métal). Fouille du sac, votre intimité offerte à tous les regards. Si vous n’aviez stocké qu’un rouge à lèvres dans votre réticule, ce ne serait pas grave. Le cerbère passe sur vos mains des languettes qu’il va analyser. Drogue ? Poudre d’explosif ? Tout le monde vous regarde. Pas comme si vous étiez Ava Gardner.

5. Vous rachetez la même bouteille d’eau (voir point 3), deux fois plus cher.

6. A l’embarquement, vous avez déjà fait 3.712 pas. C’est pour cela que vous avez chaussé des baskets, et pas des escarpins à talons de 12 cm, comme Ava Gardner.

7. Vous vous engouffrez dans l’avion. Ça pousse devant. Ça pousse derrière. Comme s’il n’y avait pas suffisamment de sièges. Ça doit être ça la vie d’un poulet de batterie. Devant vous, les passagers précipitent leurs gros sacs dans les casiers. Le coin de l’un vous atterrit sur la joue. L’élégance de votre glapissement s’approche moins de l’univers d’Ava Gardner que de celui de Prison break.

Mais. Mais. Mais. Ce soir, adios la grisaille et Prison break !, vous siroterez votre apéro à la Côte d’Azur. Et alors, soie, talons et tout le tralala, vous pourrez poser comme Ava Gardner !

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