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« Ne pas dépendre financièrement des autres ! »

Si l’argent ne fait pas le bonheur, le bonheur, seul, ne remplit pas l’assiette. L’argent permet de voir les années à venir avec plus d’appétit. Voilà pourquoi il est aussi au centre des préoccupations des 50 +. La suite de notre baromètre pour les 30 ans de Plus Magazine.

68% placent de l’argent sur leur livret d’épargne.

C’est le carnet d’épargne qui recueille, et de loin, la plupart de suffrages (68%) quand on pose cette question :  » Dans quel produit d’épargne investissez-vous ?  » Viennent ensuite les produits d’assurance comme la branche 21 (38%), les fonds d’investissement avec protection (31%), les fonds d’investissement en actions (30%), etc.  » Le carnet d’épargne reste l’outil de placement privilégié des 50+, commente Peter Vanden Houte, économiste en chef de la banque ING Belgium. Rien d’extraordinaire à cela. Cela rejoint toutes les enquêtes menées sur le sujet. Il y a pour le reste des différences entre les francophones et les néerlandophones. Du côté néerlandophone, le pourcentage de ménages qui possède des fonds d’investissement d’actions ou des actions est toujours plus élevé. Mais cela n’a rien à voir avec le régime linguistique. C’est une question de richesse et non de mentalité. Plus le patrimoine et les revenus sont élevés (les Flamands sont plus riches) et plus les gens ont tendance à investir dans des produits sophistiqués ou plus risqués. Quand on a que quelques milliers d’euros à investir, on ne va évidemment pas les mettre dans des actions, car elles peuvent perdre de leur valeur. On veut être certain de garder ses avoirs. Et on va donc opter pour des actifs moins risqués comme le livret d’épargne. « 

Peter Vanden Houte, économiste en chef de la banque ING Belgium.
Peter Vanden Houte, économiste en chef de la banque ING Belgium.© B.Vanden Eynde/whitevision

Et Peter Vanden Houte d’ajouter :  » Il existe également une différence entre les hommes et les femmes dans les sondages. Il y a presque 27 % des hommes qui investissent dans des actions contre 14 % de femmes. C’est un phénomène mondial et pas seulement belge. Comment l’expliquer ? Les hommes sont plus sûrs d’eux en matière d’investissements. Ils sont prêts à prendre des risques. Les femmes, généralement, préfèrent des produits d’épargne moins risqués. D’une certaine manière, on peut affirmer que les hommes se surestiment en la matière. « 

73% épargnent pour se constituer une réserve en cas de problème.

Très clairement, pour 73 % des sondés, il s’agit de se constituer une réserve en cas de problème, d’accident de la vie.  » Nos compatriotes, et en particulier les plus âgés, épargnent plus que les autres Européens, assure l’économiste en chef d’ING . Quasiment un Européen sur trois n’a pas d’épargne contre un Belge sur quatre. Une autre raison majeure pour laquelle on économise, c’est pour assurer l’avenir de ses enfants (33%). Beaucoup veulent aider leurs enfants ou petits-enfants à acheter leur logement. « 

52% pensent que la pension légale est insuffisante.

La moitié des sondés pensent que leur pension légale ne suffira pas.  » C’est pourquoi près de Ÿ des investisseurs ont recours à l’épargne-pension et sa réduction d’impôts, embraye M. Vanden Houte. Les 50+, dans leur immense majorité, espèrent ne jamais dépendre financièrement de leurs enfants ou de leur famille. Comme la pension légale est trop faible, il faut se constituer une poire pour la soif.

En outre, plus de 6 Belges sur 10 veulent pouvoir aider leurs enfants ou des proches à acheter un logement. L’épargne à long terme est incontournable pour y parvenir, particulièrement dans la perspective actuelle des faibles rendements financiers. « 

36% pensent leur retraite sur le très long terme.

Seulement 36 % des sondés ont réfléchi au fait qu’ils pouvaient devenir plus vieux que la normale et donc s’assurer une retraite décente sur de longues années. Avec ce que cela implique en matière de surcoûts, spécialement pour les soins de santé, les frais d’une maison de retraite.

 » C’est typique. La littérature économique s’est d’ailleurs fortement intéressée à cette  » myopie  » des citoyens en ce qui concerne leurs finances et leur avenir, ajoute Peter Vanden Houte. On attache plus d’importance au présent qu’au futur. Il n’est pas toujours agréable de penser à sa vieillesse. C’est pourquoi l’épargne à long terme est, en quelque sorte, organisée par l’Etat. D’où la nécessité de la pension légale. Mais sera-t-elle suffisante ? C’est la raison pour laquelle les entreprises payent pour leurs employés une pension complémentaire. C’est une bonne chose. Car si on donnait cet argent directement en disant  » Voilà, ceci est pour votre pension « , un pourcentage important de travailleurs dépenserait cet argent tout de suite. « 

6% n’utilisent pas Internet pour leurs opérations bancaires.

Seulement 6 % des sondés n’utilisent pas les nouvelles technologies pour leurs opérations bancaires.  » Nous constatons de notre côté que plus de 3 personnes sur 4 utilisent internet même pour leurs investissements, conclut l’économiste. Ce n’est pas fini : la courbe de croissance est phénoménale depuis trois ans. Le smartphone devient l’outil principal pour organiser ses affaires bancaires. Ce qui explique pourquoi toutes les banques ont annoncé une réduction du nombre de leurs agences étant donné que de moins en moins de gens se rendent au guichet. « 

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