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Un nouvel amour à 50+ : restez ouvert à la surprise!

Après une séparation ou la perte d’un conjoint, il n’est pas toujours évident de construire un nouveau couple, même si on en a très envie. Si les 50+ sont plus que jamais à la recherche d’un partenaire, les moyens d’en rencontrer sont, eux, toujours plus nombreux...

Quelques recherches sur internet le confirment rapidement. 50plusmatch.be, be2.be, elitedating.be, meetic.be..., les sites de rencontres dédiés aux plus de 40 ou 50 ans ou essentiellement fréquentés par eux se sont multipliés et rencontrent un grand succès.

 » Les 50+ sont en effet nombreux sur le marché des rencontres, confirme la sexologue et conseillère conjugale Rika Ponnet. D’une part, cette génération, issue du baby boom, est nombreuse. D’autre part, les mentalités ont évolué; il n’y a plus de tabou aujourd’hui à s’adonner au dating quand on a plus de 50 ans et qu’on recherche un partenaire. On se résigne moins à rester célibataire quand on est encore en pleine forme avec une longue espérance de vie en perspective. Et, pour une bonne qualité de vie, on aspire à partager ces années avec quelqu’un. Ces baby boomers comptent aussi la première génération de femmes qui travaillent ou ont travaillé. Bref, des femmes plus indépendantes et plus émancipées avec, pour corollaire, davantage de divorces et de séparations, y compris parmi les plus âgées. Les 50+ sont d’ailleurs majoritaires sur les sites de rencontres, les plus jeunes optant pour d’autres créneaux, comme les applications sur smartphone. « 

Une âme soeur sympathique...

 » La recherche d’un partenaire à plus de 50 ans n’est pas nécessairement plus rationnelle qu’à 20 ans, poursuit la thérapeute. Le facteur émotionnel est toujours aussi important, mais on est un peu moins aveuglé par l’aspect romantique de la relation. On se montre plus exigeant et moins disposé à renoncer à sa liberté. Cela se ressent surtout chez les femmes qui souhaitent profiter de la vie à deux tout en n’étant plus prêtes à faire toutes les concessions. Ça complique les choses car vivre ensemble, c’est aussi tenir compte de l’autre. Dans cette tranche d’âge, nombreux sont ceux qui optent d’ailleurs pour une relation dans laquelle on partage beaucoup de moments tout en conservant chacun son domicile.

 » Les 50+ constituent 40% de ma clientèle, confie Ilse Reynders, sexologue et coach en rencontres amoureuses. La plupart sont séparés. Chercher un nouveau compagnon ou une nouvelle compagne à cet âge est effectivement différent que lorsqu’on a 20 ou 30 ans. Grâce à l’expérience qu’on a acquise, on sait mieux ce qu’on veut et ce qu’on ne veut pas. Bien sûr, on a encore besoin d’être amoureux et de ressentir des sentiments et une attirance physique. Mais je remarque, surtout chez les 60+, qu’on recherche surtout quelqu’un qui est sur la même longueur d’ondes, qui a une vision de la vie un peu semblable, qui partage un minimum de nos attentes personnelles. On souhaite rencontrer une âme soeur qui soit sympathique. On se connaît mieux et on sait mieux ce qui est important pour nous. Attention, choisir en meilleure connaissance de cause ne signifie pas qu’on se contente d’une bonne entente intellectuelle. A tout âge, on veut être amoureux. Mais, simplement, on réfléchit davantage. Disons qu’on choisit l’âme soeur de manière plus consciente. On sait aussi que l’amour peut grandir et que le coup de foudre immédiat n’est pas nécessaire. Mais, parfois, on sait un peu trop ce qu’on veut, ajoute-t-elle, ce qui peut rendre trop critique. « 

L’un des gros avantages du dating après 50 ans ? On est plus disponible, tant mentalement que physiquement, en comparaison, par exemple avec la génération des 40 ans, qui, souvent, a encore des enfants à charge et est encore très investie dans son travail.

Les femmes de 50 ans cherchent des hommes du même âge, mais eux préfèrent des femmes 10 ans plus jeunes !

Plus de femmes que d’hommes

 » Parmi les 50 + présents sur les sites de rencontres, il y a davantage de femmes que d’hommes, analyse Rika Ponnet. Pour elles, c’est en effet un peu plus difficile de trouver un nouveau partenaire, surtout si elles restent dans un registre classique, à savoir un compagnon de niveaux d’étude et de revenus comparables aux leurs. Leurs chances de rencontrer un homme augmentent si elles acceptent qu’il soit moins diplômé qu’elles, par exemple. Autre problème, les hommes recherchent souvent des femmes de sept à dix ans plus jeunes qu’eux alors que les femmes souhaitent un homme de leur âge. Et lorsque les femmes préfèrent un homme plus jeune, ce n’est pas évident non plus. « 

Si une femme de 30 à 40 ans s’imagine volontiers vivre avec un homme un peu plus âgé qu’elle, une femme de 50 ou 60 ans, elle, n’a pas envie d’un partenaire plus vieux dont elle risque de devoir s’occuper à court terme. Elle souhaite un compagnon de son âge, voire plus jeune. Les thérapeutes notent par ailleurs qu’il y a un plus grand fossé entre une femme de 50 ans et un homme de 60 ans qu’entre une femme de 30 ans et un homme de 40 ans. A 30 et 40 ans, on est plus ou moins dans la même phase de vie. Alors qu’à 50 ans, une femme est encore active et qu’à 60 ans ou plus, un homme est déjà un peu en mode pension.

Carine De Ruyck, 65 ans : « N’ayez pas peur d’être seul »

« Je me suis tournée vers les sites de rencontres parce que, via mes amis et mes activités, je n’avais pas trouvé l’âme soeur. Je m’y suis sentie comme un enfant dans un magasin de jouets. Tous ces profils... Il devait bien y en avoir un pour moi ! C’était la première fois de ma vie que je faisais ce genre de démarche. J’ai finalement rencontré 70 hommes. Jusqu’à présent cela n’a pas débouché sur une nouvelle relation mais bien sur une belle amitié. Ces rendez-vous m’ont aussi appris beaucoup de choses. Pas toujours très sympatiques d’ailleurs. Par exemple, j’ai rencontré beaucoup d’hommes dans le besoin, qui cherchaient surtout une sécurité matérielle.

Je me suis mariée à 27 ans. J’ai rencontré mon mari dans l’agence immobilière où je travaillais. A l’époque, notre relation s’est installée très naturellement. Lorsqu’on commence à vivre ensemble quand on est jeune, on a moins de bagages, moins d’habitudes. On est plus souple et plus ouvert pour évoluer l’un avec l’autre. Mais, avec 30 ans de plus, c’est beaucoup moins évident.

Il ne faut pas non plus sous-estimer l’influence des hormones, passé un certain âge. Quand on est jeune, l’énergie du couple est portée par le désir d’enfants, de construire son nid... Un moteur qui n’est plus présent plus tard. Mon souhait, c’est trouver une âme soeur pour profiter ensemble de la vie ou avoir un projet commun. Quand on rencontre quelqu’un après 50 ans, on l’apprécie davantage. Si cette personne nous convient, elle vaut de l’or ! On ne s’en rend pas toujours compte lorsqu’on est plus jeune.

Mon conseil ? Donnez-vous du temps et profitez de la vie. N’ayez pas peur d’être seul. Il y a beaucoup de poissons dans la mer et il n’y a jamais eu autant de personnes sur les sites de rencontres. En ce moment, je suis plutôt cool, et même heureuse d’être seule. Ce qui doit arriver arrivera. On verra... »

Le corps change

 » Vers 50 ans, le corps change, souligne Rika Ponnet. Les femmes atteignent la ménopause et vieillissent un peu plus rapidement que les hommes. Ce qui peut les rendre moins sûres d’elles et peut-être moins sexy, même si ce n’est pas une généralité. Certaines femmes restent très attirantes et d’allure très jeune après la ménopause.  » Attention, les hommes, eux aussi, passent par une période difficile.  » Selon mon expérience, ils supportent encore plus mal de vieillir que les femmes. Eux, c’est plutôt vers 60 ans qu’ils rencontrent de potentiels problèmes (calvitie, surpoids, impuissance...) liés au vieillissement, soucis auxquels les femmes échappent. Chercher une femme plus jeune est alors une manière de se rassurer sur leur potentiel de séduction, d’exorciser leur sentiment d’insécurité. Il ne faut pas oublier que, pour un homme, séduire une femme s’inscrit dans un rapport de compétition avec les autres  » mâles « . Etre accompagné d’une jolie femme flatte leur ego. Quelque part, la société approuve un homme qui réussit à séduire une jeune femme. Et pour lui, se réveiller le matin avec une femme plus jeune fait effet miroir. Il se sent plus jeune que s’il se réveille en face d’une compagne de son âge.

Ce qui est remarquable aussi, c’est que les jeunes semblent mieux assumer leurs défauts physiques que les plus âgés. La minceur, par exemple, prend une importance incroyable chez les 50+. Il est vrai que l’obésité a un impact plus négatif sur le corps avec l’âge. Il y a bien sûr aussi des hommes qui ne se laissent pas guider uniquement par l’apparence, mais ce ne sont hélas pas toujours ces hommes-là qui font craquer les femmes. Si elles recherchent l’homme parfait, elles doivent savoir que lui aussi aura un cahier d’exigences bien rempli. « 

Pensez à vous et osez !

 » Si vous acceptez une rencontre, soignez votre apparence, que vous soyez un homme ou une femme, conseille Rika Ponnet. C’est un cliché mais la première impression a beaucoup d’importance. Chez les êtres humains, l’attraction physique compte ! Et cela reste vrai après 50 ans. Donc, mettez toutes les chances de votre côté : allez chez le coiffeur, enfilez de jolis vêtements. Soyez joyeux et n’hésitez pas à plaisanter. Laissez votre joie de vivre s’exprimer. Osez aussi dire que vous êtes célibataire et que vous n’avez pas envie de le rester. Beaucoup imaginent que cela les déforce d’admettre qu’ils cherchent un ami ou une amie parce qu’ils craignent que ça leur donne un air un peu désespéré. Or, ce n’est pas le cas. Analysez bien vos attentes ! Au-delà de 50 ans, on ne souhaite souvent plus avoir d’enfants, ni construire une maison. Cela donne une liberté énorme. Vous devez seulement être là l’un pour l’autre. Peut-être pourrez-vous vous tourner vers un autre type d’homme ou de relation que ce que vous auriez choisi quand vous étiez plus jeune. »

 » Il est important d’être prêt avant d’essayer de faire une rencontre, souligne Ilse Reynders. On est disponible pour une nouvelle relation uniquement si on a accordé assez de temps au processus de deuil, après une séparation ou un décès. Une nouvelle relation peut aider à oublier la précédente à condition qu’il y ait eu un véritable travail de lâcher-prise. Sans quoi elle risque d’être parasitée. Ceux qui ont l’expérience d’une blessure sont très prudents. Je leur conseille d’être ouverts, d’accepter que chacun a un passé et de faire preuve de souplesse et de patience. La relation s’adaptera à vous si vous êtes bien préparé et disponible. »

Et comment aborder ce premier rendez-vous ?  » Essayez d’avoir une conversation agréable, à votre sujet et au sujet de l’autre, conseille Rika Ponnet. Veillez à ce que ce soit un échange équilibré. Essayez de déterminer si vous vous sentez bien avec cette personne, si ce tête-à-tête vous enthousiasme, et si vous le trouvez suffisamment emballant pour fixer un autre rendez-vous. Envie d’aller plus loin ? C’est un bon point de départ. Je constate dans mes consultations qu’il y a beaucoup d’anxiété et de retenue par rapport à cette démarche. Il faut oser franchir le pas ! « 

Otto-Jan Ham : « Il n’y a pas d’âge pour être amoureux »

« Ce printemps, la chaîne de télévision flamande « Vier » lance une émission de téléréalité censée donner un coup de pouce aux 50+ dans leur recherche de l’âme soeur. Dans « Hotel Römantiek »*, 38 hommes et femmes seront réunis pendant deux semaines dans un hôtel en Suisse pour favoriser les belles rencontres, et plus, si affinités...

 » L’amour et le sentiment amoureux sont universels, affirme Otto-Jan Ham, le présentateur de l’émission. Il n’y a pas d’âge pour cela. En général, les 60 + n’apparaissent que très peu à l’antenne. Et encore, dans des créneaux bien spécifiques. Dommage, car cette génération est intéressante à plus d’un titre. Mais cela n’a pas été facile de trouver des candidats. L’amour est un sujet délicat et peu de personnes étaient disponibles pour deux semaines. Finalement, nous avons sélectionné 19 hommes et 19 femmes, âgés pour la plupart de 65 à 75 ans.

Nous voulons à tout prix éviter que ce soit une émission de mauvais goût ou qui ridiculise les participants. Pas question d’en faire une caricature. Nous souhaitons que les candidats restent dans leur zone de confort et vivent de beaux moments. Et bien sûr, nous espérons que des relations se nouent.

Ce qui m’a le plus marqué ? C’est à quel point la passion n’a pas d’âge ! On recherche les mêmes choses dans l’amour à tout moment de la vie. Même si, oui, bien sûr, certains sont plus pragmatiques et veulent seulement ne pas vivre seuls. Mais, pour la plupart, ce qui m’a frappé, c’est l’énergie et la motivation. Ils étaient même parfois presque excessifs... »

* « Hotel Römantiek » sera diffusé à partir de février 2017 sur VRT Vier (www.vier.be/hotelromantiek)

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