Code de la route: tout ce qui a changé !
Saisir sa place dans le trafic, comprendre les nouvelles règles de circulation, les signalisations, les vitesses permises, les changements à l’étranger. Voici comment ne pas tomber dans le... panneau.
» Je n’ai passé que mon permis de conduire théorique. Il n’y avait pas de pratique à l’époque, raconte Michèle, 68 ans. Je me rendsbien compte que le code de la route a drôlement évolué depuis. « Une compagnie d’assurances a estimé que près de 70 % des accidents sont imputables au non-respect du code.
Les grandes règles les plus méconnues
Les nouveaux panneaux concernant les cyclistes sont encore trop méconnus (voir plus loin), tout comme les certaines règles de priorité avec les transports en commun. Dans une enquête, l’organisme de mobilité VAB a démontré que beaucoup d’automobilistes ne savent pas comment se comporter face à un tram, par exemple. La règle est simple. Le tram a priorité dans toutes les situations. Et peu importe que vous circuliez sur une voie prioritaire ou veniez de droite.
Et les bus qui quittent leur emplacement ? Ils n’ont priorité que dans l’agglomération. Les automobilistes doivent leur céder la priorité. Mais hors agglomération (la notion d’agglomération est expliquée plus bas), un bus doit toujours attendre que la chaussée soit libre avant de quitter l’emplacement qui lui est dédié.
La bande des bus
Rappelons aussi que les autres véhicules peuvent parfois emprunter une bande bus à certaines conditions. Ce sera le cas pour contourner un obstacle en chaussée, pour accéder à une place de parking ou une propriété riveraine, et surtout, à l’approche immédiate d’un carrefour pour changer de direction. Et s’il s’agit d’une bande bus en site propre, délimitée par des lignes continues et des marquages en damier ? Un site propre, vous ne pouvez pas l’emprunter pour changer de direction au carrefour suivant.
Clignotants en option ?
Quatre conducteurs sur 10 n’utilisent pas leur clignotant pour tourner dans une autre rue, selon une enquête de Touring. » Les cas les plus frappants ont lieu sur les bretelles d’autoroutes, surtout quand il ne faut pas ou presque pas freiner pour les emprunter. » Pour Touring, ce comportement est non seulement dangereux pour les autres usagers de la route, mais il est surtout dommageable aux autres conducteurs venant à l’arrière comme les motards et les cyclistes. Trois raisons probables expliquent ce type de comportement : » l’automobiliste n’est pas au courant du règlement. Il est nonchalant ou de mauvaise volonté. Il est distrait ou occupé par les smartphones et autres GPS. «
La régionalisation de la sécurité routière a aussi des conséquences. On ne peut plus rouler à la même vitesse partout dans le pays. La limitation de vitesse hors agglomération est ainsi passée, en 2017, de 90 à 70 km/h en Flandre. Elle demeure de 90 km/h en Wallonie et à Bruxelles. La Flandre a depuis enlevé près de 30.000 panneaux de signalisation qui limitaient la vitesse à 70 km/h. Ces derniers sont devenus superflus depuis que la vitesse maximale sur l’ensemble des routes régionales flamandes a été ramenée à 70 km/h. Bien entendu, l’automobiliste peut pousser une pointe à 90 km/h si un panneau l’y autorise.
Pour le reste, la vitesse en agglomération demeure de 50 km/h partout en Belgique. Ce sont ces signaux F1a et F1b qui marquent l’entrée et la sortie d’une agglomération et donc qui indiquent les 50 km/h. Les zones 30 km/h sont indiquées
Et si la vitesse maximale de 120 km/h sur les autoroutes (mais aussi les voies express 2×2 bandes séparées par un terre-plein ou une berme centrale) est bien connue, la vitesse minimale obligatoire pour circuler sur autoroute est de 70 km/h. Attention à l’excès de... lenteur !
Et les damiers ?
Que faire avec ces damiers blancs au sol en plein milieu des carrefours, avec des voies de tram ou bus, par exemple ? Ce marquage en damier ne constitue qu’une information pour l’ensemble des usagers de la route. Il délimite l’espace réservé aux transports en commun Il ne modifie en rien les règles de priorité du carrefour. L’arrêt et le stationnement sont interdits sur ces marques.
La tirette
Enfin, parmi les règles méconnues, il y a le principe de la tirette. Un conducteur sur quatre ne sait pas en quoi consiste le principe de la tirette devenu obligatoire. Piqûre de rappel ? Le principe de la tirette est imposé aux endroits où une bande de circulation est interrompue, lorsque la circulation est fortement ralentie. Le conducteur doit alors continuer de rouler sur sa bande de circulation jusqu’au rétrécissement pour ensuite s’intercaler sur la bande de circulation contiguë où la circulation se poursuit. Les conducteurs se trouvant sur cette bande doivent laisser tour à tour un conducteur s’insérer.
Parmi les panneaux de signalisation récents, certains interpellent encore leur lot d’automobilistes.
Si cela ressemble à une voiture qui s’enfonce dans un autre espace-temps, ce panneau signifie » attention brouillard « .
On le voit désormais sur pas mal d’autoroutes. Ce panneau signifie » accès interdit aux conducteurs de véhicules transportant les » marchandises dangereuses... » Faut pas pousser ! Alors là, très clairement, ce n’est pas un nouveau pictogramme. Mais, bizarrement, cet » accès interdit iaux conducteurs de charrettes à bras » est toujours dans le code de la route. Il est toujours proposé à la vente aux communes et aux régions par les fabricants de panneaux routiers.
Dans des villes comme Anvers et Bruxelles, de nouveaux panneaux font leur apparition. Il s’agit de marquer les zones de basses émissions (Low Emission Zone, LEZ). Toute la Région bruxelloise est devenue une LEZ. Les véhicules diesel sans norme Euro ou de norme Euro1 y sont désormais interdits afin » d’améliorer la qualité de l’air « . La mesure est progressive. En 2018, 5.000 véhicules diesels immatriculés à Bruxelles sont concernés. Dès 2019, ce sont plus 13.000 voitures qui le seront. Des points de contrôles équipés de caméras scannent les plaques. L’amende est de 350 €.
Les centristes énervent
Les centristes sur les autoroutes sont ces personnes qui squattent la bandent du milieu au lieu de se rabattre. Un comportement parmi les plus irritants selon plusieurs sondages sur la sécurité routière. Cette attitude constitue aussi une infraction du premier degré pour le code de la route. Il en coûte ainsi 58€ au contrevenant centriste. Le montant du PV pourrait bientôt passer à 116 €. La police rédige chaque année quelque 2.000 PV pour utilisation abusive de la bande centrale.
Les cyclistes passent au rouge
» Ce sont désormais les panneaux B22 et B23 qui posent le plus de problèmes aux automobilistes « , avance Benoît Godart, porte-parole sécurité à l’institut Vias. Les nouvelles réglementations concernent surtout les cyclistes et les piétons. Les panneaux B22 et B23, c’est quoi ces drôles d’avions ? Le panneau B22 autorise les cyclistes à franchir les signaux lumineux tricolores afin de tourner à droite lorsque ceux-ci sont soit rouges soit jaune-orange. À condition que les cyclistes cèdent le passage aux autres conducteurs engagés sur la chaussée. Quant au panneau B23, il autorise les cyclistes à franchir les signaux lumineux tricolores soit rouges soit jaune-orange. À condition qu’ils cèdent le passage à tout autre conducteur circulant sur la voie publique. En clair ? Ce sont des panneaux qui autorisent les cyclistes à franchir les feux-rouges. Ces panneaux, pour le moment concentrés sur Bruxelles, sont en train de se généraliser dans les grandes villes du pays.
Rappelons aussi que, depuis une poignée d’années, le code de la route a introduit l’idée de » route cyclable « . Késako ? La particularité principale des rues cyclables réside dans le fait que le comportement des voitures et camions est subordonné à celui des cyclistes. La vitesse y est limitée. Le cycliste peut donc occuper pleinement l’espace de la voirie. Le principe ? Le cycliste est aussi un usager de la route. Il doit trouver sa place au milieu de la chaussée pour une question de sécurité, pour éviter de se faire dépasser dangereusement dans une rue trop étroite. Enfin, dans certaines rues, des SUL (sens uniques limités) ont été instaurés. Il s’agit de rues à sens unique dans lesquelles les cyclistes peuvent rouler à contresens.
Un conducteur sur 8 ne connaît pas les règles de priorité lorsqu’il quitte un rondpoint, selon une enquête de l’institut Vias. Et 2 conducteurs sur 3 pensent qu’il est obligatoire de rouler sur la première bande. Les statistiques montrent que 500 accidents avec tués ou blessés ont lieu chaque année dans des ronds-points. Cela représente » seulement » 1,2 % de l’ensemble des accidents. A titre de comparaison, 15 % des accidents ont lieu dans des carrefours avec un stop ou un » cédez le passage « .
Rappel des règles :
Vous ne devez pas toujours marquer l’arrêt à l’approche d’un rond-point. S’il y a un panneau de signalisation B1, il suffit de donner la priorité aux voitures circulant sur le rond-point. S’il y a un B5, vous devez vous arrêter et donner la priorité. Il n’est pas nécessaire d’actionner son clignotant pour entrer dans un rond-point.
Si vous ne quittez pas tout de suite le rond-point, vous devez idéalement circuler sur la bande de gauche. Dans le cas contraire, il vaut mieux tenir sa droite. Faites attention aux automobilistes qui viennent de votre de gauche. Ils n’ont pas la priorité mais ils pourraient vous couper la route pour quitter également le rond-point. Vous devez toujours activer vos clignotants de droite pour prévenir les autres usagers de votre intention de quitter le rond-point. Sachez qu’il vaut mieux se trouver sur la bande de droite pour quitter le rond-point. Se déporter sur la droite induit une manoeuvre. Vous devez donc céder le passage aux usagers circulant sur votre droite même dans un rond-point.
(source Policelocale.be)
» Pourquoi les Belges enlèvent-ils leurs lunettes lorsqu’ils font un alcootest ? Parce que ça fait toujours deux verres en moins « , voilà le genre de blagues que nos voisins français aiment raconter. Si l’humour est universel, paraît-il, les normes en matière de code de la route différent encore d’un pays européen à l’autre. Tiens, prenons l’exemple de l’alcool au volant. La tolérance du taux maximal d’alcool dans le sang (en g/L) varie de 0 à 0,9 selon les pays. Il est totalement interdit de consommer de l’alcool et de rouler en Roumanie, Slovaquie, Tchéquie et en Hongrie. Le taux de 0,5 g/L (vite atteint après deux ou trois bières) est d’application en Belgique comme dans les pays limitrophes. Et en ce qui concerne des destinations très touristiques comme l’Espagne, le Portugal, l’Italie et la Grèce, le taux de 0,5 g/L est d’application aussi.
Des limites à méditer en particulier pour les conducteurs belges. Une récente étude révélait que 43 % des Belges affirmaient avoir conduit sous influence de l’alcool au cours des douze derniers mois. Ce résultat place la Belgique au dernier rang d’un classement international de 38 pays.
Ménager ses montures
Toujours en parlant de verres, mais ceux des lunettes cette fois, le conducteur belge qui va s’aventurer sur les routes européennes devra posséder une paire de lunettes de vue de rechange dans sa voiture. C’est obligatoire en France, en Allemagne, au Portugal, en Espagne, en Autriche et en Suisse. Cette règle n’est pas d’application en Belgique. Chez nous, la loi stipule qu’il faut au moins une acuité visuelle binoculaire de 5/10 pour la conduite. Un peu moins de la moitié des Belges sont au courant qu’il existe une loi en la matière. Et seulement 15 % connaît explicitement la limite des 5/10. La Belgique est par contre un des rares pays à obliger la possession d’un extincteur à bord de la voiture (tout comme un gilet réfléchissant, un triangle et une trousse de secours). L’extincteur est juste recommandé dans des pays comme la France. Et si vous traversez la Croatie ou encore la Slovénie, vous devrez posséder un| jeu complet... d’ampoules de rechange.
Les règles peuvent donc varier d’un pays à l’autre. L’Union européenne a heureusement créé une application pour les automobilistes européens. Elle reprend toutes les règles à l’étranger. A télécharger via https://ec.europa.eu/transport/road_safety