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Des logements belges de plus en plus petits

C’est une tendance lourde, les maisons et les appartements du pays perdent des mètres carrés chaque année. En cause ? Le nouvel attrait des villes, mais aussi le vieillissement de la population.

Les spécialistes de l’immobilier observent le retour en ville des habitants depuis quelques années. Les causes sont connues : problèmes croissants de mobilité, volonté d’être au plus près des services et des commerces. Mais comme les centres urbains ne peuvent plus s’étendre, il faut réinventer le logement. Comment ? En proposant des habitations unifamiliales aux superficies plus restreintes.

Trente m² de perdus

Le salon Batibouw, qui ouvre ses portes fin février, va mettre l’accent sur ce phénomène. Les organisateurs du « plus grand salon de la construction, de la rénovation et de la décoration en Belgique » communiquent à ce sujet quelques chiffres étonnants. Ils indiquent que nos futures habitations seront probablement de plus en plus petites : « la tendance est claire, faire plus avec moins d’espace. Les entrepreneurs et promoteurs immobiliers privés en sont plus que jamais conscients. En 2000, la surface moyenne des nouvelles constructions était encore de 160 m². Aujourd’hui, elle est de 133 m² en Flandre et de 129 m² en Wallonie. On constate cette même tendance pour les appartements. Il y a deux ans, un appartement neuf faisait en moyenne 85 m², pour à peine 75 m² aujourd’hui. Construire du neuf, cela revient dans une large mesure à habiter dans un espace plus restreint. »

Des constructions de plus en plus petites, est-ce dû au prix élevé des terrains à bâtir ? En partie seulement. La demande pour des logements plus petits vient aussi de l’évolution de la population belge. La taille moyenne du ménage belge est tombée de 2,5 personnes en 1990 à moins de 2,3 personnes de nos jours. Et si la taille des ménages diminue, c’est aussi parce que la population vieillit. La tranche des personnes âgées de 70 ans augmente sans cesse. Or, cette dernière est demandeuse de logements urbains plus petits.

Quinquagénaires à la recherche d’investissements

Reste que le retour en grâce de la ville concerne toutes les générations. Ce qui accélère le changement d’affectation de certains quartiers. Les promoteurs immobiliers s’empressent désormais d’investir dans d’anciennes zones industrielles pour les transformer en zones d’habitat. « Prenons les cas des Oude Dokken à Gand, du Blauwe Boulevard à Hasselt ou de la zone du canal de Bruxelles, détaillent les organisateurs de Batibouw. Ces lieux subissent une métamorphose et attirent particulièrement les non-citadins. Les zones délabrées et les terrains intercalaires inutilisés font place à des appartements modernes destinés à un large public. Que ce soit des jeunes qui se lancent dans la vie comme des quinquagénaires à la recherche d’investissements rentables. »

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