© Getty Images/iStockphoto

Devenir franchisé, une piste pour les 50+ ?

Changer d’orientation ou rebondir à 50+. Choisir de devenir indépendant au sein d’un réseau. Des experts en parlent en toute... franchise.

 » J’ai toujours rêvé d’être mon propre patron, raconte Bruno. La cinquantaine venue, il a repris un petit supermarché doublé d’une pompe à essence. Après une carrière dans la consultance et mes enfants devenus grands, je voulais devenir commerçant, ne plus vivre la monotonie des tâches. J’ai opté pour la franchise, car il était plus sécurisant pour moi de m’appuyer sur un groupe. Le contact avec la clientèle est l’élément que j’apprécie le plus. Le métier est également très diversifié. Des camions de livraison à la caisse en passant par la gestion du personnel, nous exerçons en réalité plusieurs professions. Maintenant, tout n’est pas rose. Le secteur est très concurrentiel. Les horaires sont très larges. Nous ouvrons aussi le dimanche... « 

Commencer en tant que franchisé ne nécessite pas de compétences spécifiques et, dans la plupart des cas, il n’y a pas d’accès à la profession.

Reconversion ou licenciement économique, la vie professionnelle ne s’arrête pas à 50 ans.  » Loin de là !, embraye Nick Boury de Franchise Expert, un spécialiste du secteur. Les 50 + représentent une part non négligeable des nouveaux franchisés. Les candidats ont déjà été indépendants et ils désirent lancer un nouveau business. Mais nous avons aussi des employés qui en ont marre de leur job et qui demandent de rejoindre un réseau, c’est-à-dire qu’ils veulent se lancer dans une nouvelle aventure mais sans être véritablement seuls. Le profil du candidat idéal ? Il doit posséder l’esprit entrepreneurial, mais il ne doit pas être trop créatif. Il va devoir s’engager à suivre un concept. «  En clair ? Inutile de se lancer en partenariat avec une enseigne de fast-food dont la couleur dominante est le rouge et vouloir tout repeindre en bleu.  » L’avantage de la franchise, ajoute Nick Boury, c’est que les candidats vont rejoindre une enseigne qui a fait ses preuves. Ils vont s’appuyer sur sa notoriété, sur du marketing, sur un service juridique, etc. «  Et les désavantages ?  » Outre le fait, de ne pas pouvoir être créatif à 100 % (donc de respecter certaines conventions et normes), je dirais qu’il s’agit de s’engager sur plusieurs années. Le monde de la franchise, c’est aussi des contrats qui vont courir sur 5 ou 10 ans. « 

Devenir franchisé, une piste pour les 50+ ?
© BELGAIMAGE

Quid des compétences ?

 » Commencer en tant que franchisé ne nécessite pas de compétences spécifiques et dans la plupart des cas, il n’y a aucun accès à la profession. Sauf pour l’immobilier, car c’est obligatoire en Belgique, détaille Carine Janssens, de la Fédération belge de la Franchise. Le franchiseur (le réseau de franchise) sera en mesure de former le candidat et de lui transférer un savoir-faire afin d’apprendre son métier. Le candidat devra également apporter des fonds propres. Ils varient d’un concept à l’autre et d’une activité à l’autre. «  Voir les quelques exemples chiffrés présentés plus bas. Et Nick Boury d’ajouter :  » il ne faut pas d’expérience particulière dans 80 % des cas. Le plus important, c’est l’intérêt voire la passion pour le métier. C’est logique quand on s’engage pour une décennie. Il aussi posséder des fonds. Ce n’est pas une demande du franchiseur, mais une exigence des banques qui accorderont le crédit pour l’ensemble du projet. Il faut savoir que le franchisé ne va participer qu’entre 25 et 30 % de l’investissement total. « 

Le bon plan, la franchise ?

Oui, si plusieurs conditions sont respectées : avoir des fonds propres, vouloir embrasser un nouveau métier avec un minimum de passion et accepter de rentrer dans un  » moule  » commercial. Le franchisé perdra certes une partie de son  » indépendance « , mais il pourra logiquement profiter de la renommée d’un groupe connu du grand public et profiter de son soutien en matière de développement commercial. Il est vrai qu’avec le business plan, l’étude d’implantation et autres précautions demandées par le franchiseur, les franchisés tombent plus rarement en faillite que les autres commerces.

Droits et devoirs du franchisé

Ils sont repris dans un contrat de franchise. C’est un cas particulier si on le compare aux autres contrats de collaboration commerciale. Une caractéristique importante est la cession par le franchiseur au franchisé du droit d’utiliser sa marque. Le franchiseur doit apporter son savoir-faire, assistance commerciale et technique. Le franchisé est, en contrepartie, souvent tenu au paiement d’un droit d’entrée et de redevances (fixe et pourcentage du chiffre d’affaires), de s’approvisionner auprès de la centrale du franchiseur, de se conformer aux règles du réseau, etc. Le franchisé s’engage aussi à atteindre des objectifs, des résultats, un certain chiffre d’affaires, à aménager son magasin selon les autres enseignes de la chaîne, etc.

Le cadre juridique du contrat de franchise est défini par la loi dite Laruelle. Elle est relative à l’information précontractuelle dans le cadre d’accords de partenariat commercial. Elle veut protéger le candidat dit faible, c’est-à-dire le candidat franchisé. Le législateur a voulu que ce franchisé dispose de toutes les informations utiles et nécessaires avant de s’engager dans cette aventure. Le franchiseur doit lui transmettre l’ensemble des informations tant juridiques qu’économiques du partenariat commercial. Il s’agit du document d’information précontractuelle.

Notons, pour conclure ce chapitre, qu’il existe un Code de déontologie européen de la franchise auquel adhèrent plusieurs distributeurs. Ce code demande au franchiseur d’apporter  » continuellement à ses franchisés une assistance commerciale et/ou technique pendant toute la durée du contrat. «  Il demande aux parties d’agir de façon équitable dans leurs relations. Le franchiseur doit, par exemple, avertir par écrit le franchisé des infractions au contrat en lui accordant un délai raisonnable pour les réparer.

L’apport personnel d’un franchisé

  • Tom & Co : un apport financier personnel du franchisé d’environ 100.000 €.
  • Brico : 200.000 €, Brico City 60.000 €.
  • Supermarché de type Carrefour Market : 150.000 €. Dietplus (perte de poids, rééquilibrage alimentaire) : à partir de 10.000 €.
  • Déli Traiteur : minimum 100.000 €.
  • Yves Rocher : entre 20.000 € et 50.000 €.

(Source FBF)

Contenu partenaire