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Investir dans le vin, une bonne idée ?

Marre des placements volatils ? Voici le placement liquide, l’oenologie lucrative. Le vin peut représenter jusqu’à 10% d’un portefeuille diversifié.

« Quand le vin est tiré, il faut le boire ». Pas toujours. Alors que les placements traditionnels offrent peu de rendement, les investisseurs sont à la recherche d’alternatives. Il existe un marché spéculatif du vin qui s’est renforcé avec l’arrivée des Chinois. Est-il possible de réaliser de bonnes affaires ? Oui, mais pas nécessairement en remplissant un chariot de bouteilles dans un supermarché et en les laissant vieillir dans une cave.

Le marché répond, en réalité, à plusieurs règles. Il y a d’abord les « bons » millésimes comme les années 1990, 2000, 2005, 2010 ou 2015. L’année le 2000 serait le cru du siècle. Les vins dits spéculatifs ne concernent qu’un petit nombre de références, quelques dizaines à peine. À Bordeaux, par exemple, il s’agit des Petrus, Pavie, Angélus, etc. La Bourgogne ? Romanée-Conti, Leflaive, Coche-Dury, etc. Ce sont des valeurs sûres vieillies au moins cinq ans avant d’être revendues avec une bonne garde. Alors oui, il y a de la rentabilité dans la bouteille. L’indice Winedex 100 (les valeurs les plus échangées du marché du vin) a grimpé de 124 % en dix ans. Bref, investir dans le vin serait intéressant à plus d’un litre, euh d’un titre.

Plutôt le rouge

Si toutes les bouteilles ne fournissent pas de tels rendements, il existe cependant des astuces pour repérer les appellations et les millésimes gagnants. Il faut privilégier le rouge qui se garde généralement mieux que le blanc. Les cotes données au vin par le célèbre guide Parker font la pluie et le beau temps, un peu comme le Michelin pour les restaurants. Une bonne cotation entraîne généralement des ventes à un prix plus élevé. Les vins dont les cotes dépassent les 95/100 sont prisés. Le must ? Les breuvages à la cotation de 100/100.

À partir de 200 bouteilles

La rentabilité à court terme n’existe pas dans le domaine du vin. La durée de garde varie de trois à dix ans. Il faut, comme dans tout placement, ne pas avoir besoin de son argent trop vite. Les spécialistes conseillent de faire comme en bourse, c’est-à-dire de diversifier les marques à fort potentiel et les millésimes. Et ne pas investir plus de 10% de ses avoirs dans le vin. On estime itou qu’un investissement spéculatif dans le vin débute à partir de 200 bouteilles. Il faudra mobiliser 10.000 € ou plus. L’amateur-investisseur peut aussi acheter son vin en primeur : il est moins onéreux, mais il est livré deux à trois ans plus tard.

Fonds d’investissement

Une solution est de confier sa « cave » à des sociétés spécialisées comme Cavissima. Elles vont la gérer comme un portefeuille et même dresser un profil d’investisseur. Ce « portefeuille » sera piloté en fonction des possibilités de revente et de l’évolution du marché. Le vin sera stocké dans une cave protégée. Bien entendu, ces services engendrent des frais de gestion, de stockage. Et la société spécialisée prendra généralement une commission de 10% de la plus-value réalisée à la revente. Notons encore que des sociétés proposent d’investir indirectement dans le vin par le biais de fonds d’investissement spécialisés.

Et si la bulle viticole éclate ? Bah, tout ne sera pas perdu. Loin de là. Il demeurera toujours le plaisir de déguster pour soi ou avec des amis d’excellents vins.

Comment conserver son vin ?

Investir dans le vin, une bonne idée ?
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S’il garde le vin chez lui, l’investisseur possédera obligatoirement une bonne cave au taux d’humidité et à la température constants. Ce coût est à intégrer dans les calculs de rentabilité. Le hic, pour la garde, c’est que tout le monde ne possède pas une vieille cave profonde, voûtée avec le sol en terre battue et dont les murs font deux mètres d’épaisseur. Bref, rares sont ceux qui ont la cave idéale avec une température comprise entre 10° et 13°. Le plus important, pour une bonne conservation du vin, c’est d’éviter les variations brusques de température, les coups de chaud ou froid. Il n’est donc pas conseillé d’avoir une chaufferie dans sa cave à vin.

L’hygrométrie, le degré d’humidité de l’air, est une autre source de préoccupation. A moins de posséder la cave idéale de nos aïeux, certains amateurs vont franchir un cap en isolant murs et plafond d’une pièce au moyen de panneaux de polystyrène. Ils vont ensuite installer un climatiseur ne générant pas d’humidité tout en conservant celle de la pièce. La peinture employée pour ce lieu sera sans odeur et idéalement sombre pour favoriser l’obscurité. Un lit de graviers, parfois, permettra aussi d’absorber un excès d’humidité.

Alternative à la cave

Les magasins d’électroménager vendent des armoires à vin, aussi nommées frigos à vin. Il ne faut pas les confondre avec les caves de mise en température des restaurants qui ont une porte vitrée. Les armoires à vin de garde ressemblent à de grands meubles. Ils restituent le plus possible les conditions d’une vraie cave souterraine : température, hygrométrie et obscurité. C’est une bonne alternative.

Dernier conseil : l’idéal sera d’acheter les bouteilles par douzaine, de les protéger et de conserver la caisse en bois d’origine. Le mauvais aspect d’une étiquette pourra entraîner une décote allant jusqu’à 50%.

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