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La guerre des parcmètres aura bien lieu

Des centaines d’horodateurs n’acceptent plus les pièces, est-ce légal ? Et s’il existe désormais une application pour éviter de payer son parking, la réplique des pouvoirs publics s’annonce terrible.

Le premier parcmètre de l’histoire a été installé à Oklahoma City en 1935. L’infernal concept a fait du chemin depuis, mais il est toujours aussi lucratif. Le marché du stationnement en rue rapporte gros. Une commune comme Schaerbeek touche en net (tous frais de gestion déduits donc) près de 4 millions d’euros grâce au stationnement en rue. Un horodateur moderne coûte près de 6.000 ?. Et pourtant, les bornes de parking se multiplient comme des petits pains. Les zones payantes s’étendent. Les riverains sont demandeurs d’horodateurs pour lutter contre les voitures  » ventouses « . Les navetteurs, eux, s’arrachent les cheveux pour trouver une place, gratuite si possible.

La guerre des parcmètres aura bien lieu
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Autre tendance, l’évolution du mode de payement. Aujourd’hui, à Anvers, Alost, ou à Bruxelles, il n’est plus possible de payer un ticket de parking avec de la monnaie mais seulement par carte ou depuis son smartphone. Kris Peeters, le ministre de la Consommation, estime que cette pratique est illégale. Il se réfère à une réglementation européenne de 2010. Elle oblige commerçants et pouvoirs publics à laisser la possibilité à leurs  » clients  » de payer en cash.

Est-ce une raison valable pour ne pas payer son parking ? La réponse est non pour 850 nouveaux horodateurs sans cash de la Ville de Bruxelles. Selon des spécialistes du droit de roulage, les villes et communes sont encore libres d’imposer le payement cash-less. Car le texte européen n’a pas été inscrit en droit belge. Cela ne reste qu’une recommandation en somme. Les automobilistes ne sont en outre pas obligés de se garer là. Enfin, théoriquement. Donc celui qui ne paye pas recevra une  » redevance  » de généralement 25 ?. Europe ou pas.

Une app 100 % belge

L’app gratuite cPark pour smartphone, créée par des Belges, est en train de faire un carton. C’est un peu le Coyote (avertisseur de radar) du stationnement. Le principe ? Un réseau d’utilisateurs vous avertit de places de parking gratuites ou si un contrôleur arrive dans les parages. Une alerte est envoyée sur votre smartphone et vous avez le temps (ou pas) d’alimenter la machine, voire de changer l’heure du disque de stationnement. Encore plus fort, cPark indique à quelle heure les agents sanctionnateurs sont susceptibles de passer. Mais cette guerre moderne des parcmètres risque bien d’être remportée par les pouvoirs publics. Ils sortent l’artillerie lourde dans toutes les régions du pays. Et cette arme de verbalisation massive se nomme Scancar. Le principe ? Une automobile équipée de caméras embarquées photographie toutes les plaques d’immatriculation. Les données sont envoyées à un puissant programme informatique qui dit si l’automobiliste a payé ou pas son stationnement. Automobiliste qui aura auparavant préalablement encodé correctement sa plaque d’immatriculation.

A Charleroi, par exemple, si un agent effectue de 400 à 500 vérifications par jour, la Scancar reconnaît quant à elle jusqu’à 10.000 plaques par jour ! Tous les Longtarin (l’agent au parcmètre dans Gaston Lagaffe) du pays ont le sourire aux lèvres.

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