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Revenu universel de base, est-ce crédible ?

Utopie ou solution ? Le revenu universel de base revient sous les feux de la rampe.

Il y a quelques jours, la Finlande annonçait mettre un terme à un projet de revenu universel de base. Un groupe test de 2.000 chômeurs, âgés de 25 à 38 ans, étaient concernés. Ils recevaient 560 € pour subvenir à leurs besoins élémentaires.

Le revenu universel ? Il s’agit de donner à tous, riches comme pauvres, une allocation mensuelle sans rien exiger en échange. Le revenu universel de base (aussi appelé revenu inconditionnel ou revenu d’existence) est une idée qui pourrait concerner tous les habitants d’un pays de plus de 18 ans.

Cette somme, par exemple de 800 € par mois, remplacerait toutes les autres allocations versées par l’État : chômage, allocations familiales, etc. Le revenu de base entendrait encourager ceux qui touchent actuellement des allocations de chômage (supérieures aux 800 € par mois, pour reprendre notre exemple) à tenter de trouver rapidement un emploi plus rémunérateur. Si, du moins, il y a encore du travail pour tout le monde. Il s’agirait aussi de simplifier la bureaucratie : plus besoin de vérifier qui travaille, qui a droit à des allocations... Et pour ceux qui gagnent leur vie grâce à leur travail ? Avec un revenu de base en poche, les salariés hésiteraient à accepter des tâches réduites et ponctuelles. Les opposants au revenu de base pensent donc que ce système inciterait la population active à se détourner des emplois pénibles.

Le revenu universel de base compte-t-il des adeptes en Belgique ? La réponse est oui. L’idée a été portée jadis par le parti Vivant. Aujourd’hui, des femmes et des hommes politiques de gauche comme de droite y sont favorables. Pour certains, ce revenu inconditionnel permettait de lutter contre la fraude sociale. Pour d’autres, il pourrait réduire la pauvreté (à condition de ne pas toucher aux soins de santé). Il constituerait même un remède face à l’automatisation des emplois et à la stigmatisation des allocataires sociaux.

Le monde syndical y est par contre globalement opposé. Car ce serait la fin de l’État providence. Un sociologue comme Mateo Alaluf pense que cela dédouanerait les pouvoirs publics de leurs responsabilités. La question du financement est aussi posée. Mais la Finlande avait estimé qu’une allocation universelle généralisée lui aurait coûté 47 milliards d’euros, soit une économie de 3 milliards d’euros. Sans compter les bénéfices de la simplification administrative.

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