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Tout comme Albert Frère, faut-il investir dans les terres agricoles ?

Le prix moyen à l’hectare des terres agricoles belges a bondi de 26,6% en cinq ans.

Feu Albert Frère investissait dans les terres agricoles. L’homme d’affaires carolo avait aussi flairé ce bon filon. Le prix des terrains agricoles n’a jamais cessé d’augmenter depuis l’après-guerre. Et le processus s’est accéléré ces dernières années. Lors de la dernière foire agricole de Libramont, la Fédération du notariat indiquait que le prix moyen à l’hectare des terres agricoles belges avait bondi de 26,6% en cinq ans.

Le prix moyen en Belgique d’une parcelle de terre agricole a été négocié, durant le premier semestre 2018, à environ 45.000 €. Il existe cependant des différences régionales. En Wallonie, le prix moyen entre 27.000 € en province du Luxembourg et 39.000 € en Brabant-Wallon. En Flandre, le prix varie 37.000 € par hectare en Brabant-Flamand et 64.000 € dans les provinces d’Anvers et de Flandre Occidentale.

Comment expliquer cette flambée des prix ?

Les investisseurs désirent placer du capital dans des solutions stables. Les terres agricoles sont devenues une valeur refuge qui permet de jouir d’une grande sécurité dans la protection du capital. Des personnes qui n’étaient pas à l’origine intéressées par le milieu agricole désirent désormais y investir de l’argent.

Nos confrères du « Vif » expliquait déjà en 2013 pourquoi les terres agricoles avaient le vent en poupe : « non seulement les prix ne cessent de grimper, mais la terre est aussi valorisée par le travail de l’agriculteur qui entretient le bien en bon père de famille. Les charges foncières ne sont pas très élevées. Le risque est quasi nul. »

Auparavant, les achats de terres agricoles étaient quasiment réservés aux fermiers, même s’il y avait une grosse concurrence entre eux. « L’Accès à la terre est un problème d’actualité pour les agriculteurs wallons, a dénoncé l’association Nature & Progrès, alors que très peu de terres sont vendues, et à des prix souvent exorbitants, les possibilités de location de terres se raréfient. »

La spéculation, donc le rachat de terres par des investisseurs, n’est cependant pas sans conséquences : « alors que des terres se vendaient aux alentours de 15.000 € l’hectare, des groupes immobiliers en proposent 40.000 €. Ce qui exclut les agriculteurs de la partie. Des investisseurs achètent aussi les terrains à ce prix, et les louent ensuite aux agriculteurs, avec le risque évidemment que le coût pour ces derniers ne cesse de grimper. »

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