© National Trust

Chartwell, le refuge bien-aimé de Churchill (en images)

Depuis Douvres, il faut compter une heure et demie de route pour arriver à Westerham, dans le Kent, où se niche le Domaine de Chartwell.  » Chaque journée loin de Chartwell est une journée perdue « , peut-on lire à l’entrée de la propriété de Winston Churchill. Pour rejoindre ses appartements privés, il faut traverser les 80 hectares du vaste domaine. Une fois au sommet, la vue sur l’étang est idyllique. C’est à cet endroit que Winston Churchill (1874-1965) réfléchissait aux grandes décisions à prendre.

5.000 livres sterling

C’est en 1922 que Winston Churchill acquiert le Domaine de Chartwell pour la modique somme de 5.000 £. La vue imprenable sur les paysages du Kent le séduit d’emblée. Il fait rénover durant deux ans le manoir victorien qu’accueille la propriété et s’y installe en 1924 avec son épouse Clémentine et leurs cinq enfants. Si Winston Churchill possédait de nombreux talents – outre la politique, il a écrit 55 livres et reçu le Prix Nobel de littérature en 1955 -, la gestion financière n’était pas son fort. Le Britannique au cigare vivait bien souvent au-dessus de ses moyens.

Tout sauf un musée

Nombreux sont les touristes ravis de découvrir ce lieu, désormais aux mains du National Trust, association britannique chargée de conserver et de mettre en valeur des sites et monuments historiques.

L’habitation ne ressemble en rien à un musée. La première pièce dans laquelle nous pénétrons est le salon de Lady Churchill où le feu ouvert crépite. La commode et les appuis de fenêtres sont chargés de photos de famille. L’arrière- petit-fils de l’ancien homme d’Etat, Randolph, vit d’ailleurs toujours dans le coin et se rend régulièrement à Chartwell. On découvre également dans cette pièce des toiles réalisées par Winston Churchill. En 1915, à l’âge de 40 ans, il se découvre en effet une passion pour la peinture, un hobby qui l’aidera à traverser les moments difficiles de sa vie. Le portrait de son épouse Clémentine, réalisé en 1955, a trouvé une place de choix dans ce salon.

Ploegsteert immortalisée

Le séjour, ou Drawing Room, est une pièce chargée d’histoire. Le coq en cristal qui y trône est un cadeau de Charles de Gaulle à Clémentine. Des statuettes et des peintures faisant référence à Napoléon sont également disséminées un peu partout. La maîtrise stratégique dont faisait preuve le célèbre Corse fascinait Churchill. La bibliothèque regorge d’ailleurs d’ouvrages faisant référence aux stratégies guerrières. Cette pièce abrite aussi une gigantesque maquette du port d’Arromanches en Normandie, lieu phare du débarquement de juin 1944. Churchill ne se lassait pas de sa bibliothèque et les livres y restent rangés comme à l’époque.

Le vestibule de Chartwell attire indéniablement l’oeil puisque quelques toiles de Churchill y sont exposées. L’une d’elles représente Ploegsteert en 1916. Une localité de Flandre occidentale où il séjourna durant six mois lors de la Première Guerre mondiale.

Il y a tant de choses à dire sur Chartwell. On peut, par exemple, évoquer lesiren suit du Premier ministre, trônant dans la uniform room. Ce costume s’enfilait rapidement sur une tenue d’intérieur ou un pyjama lorsque les sirènes retentissaient en temps de guerre.

Champagne !

La salle à manger était également une pièce chère au Britannique. Ce n’est pas là qu’étaient organisés les grands banquets, l’endroit pouvant tout au plus accueillir douze personnes. Quelques boîtes de la marque de cigares préférée de Churchill s’y trouvent encore. Pour les amateurs du genre : il s’agit deRomeo y Julieta, une marque cubaine toujours produite à l’heure actuelle. Souvent représenté avec un cigare à la main, on dit que le Britannique en fumait dix par jour mais rarement en entier. Des cigares entamés traînent encore ci et là dans des cendriers, comme si Churchill venait de quitter les lieux.

La salle à manger accueille une des meilleures toiles de Churchill, Bottlescape, réalisée en 1926, le soir de Noël. L’histoire raconte qu’il a demandé à ses enfants de réunir toutes les bouteilles vides de la maison pour ensuite les peindre. L’homme était très friand de champagne et plusieurs de ses déclarations à ce sujet sont désormais légendaires. « Je ne peux pas vivre sans champagne. En cas de victoire, je le mérite. En cas de défaite, j’en ai besoin ! », en est une parmi tant d’autres.

Jock VI

Lors de notre visite, nous avons flâné à l’aise dans le jardin et nous nous sommes plongés dans l’ambiance du studio de peinture. C’est là que nous avons rencontré un superbe chat roux. Le dernier animal de compagnie de Churchill, un chat roux aussi, répondant au nom de Jock IV, était présent sur son lit de mort et lui a survécu neuf ans. Le souhait de Churchill de voir Chartwell accueillir un chat roux répondant au nom de Jock a toujours été honoré jusqu’à aujourd’hui.

Hope Not

Un matin d’hiver, le 24 janvier 1965, Winston Churchill décède au 28 Hyde Park, sa résidence londonienne. L’opération Hope Not, le nom de code pour ses funérailles d’Etat, est lancée. Celles-ci se déroulent le 30 janvier 1965. Des photos témoignent temporairement de cet événement dans l’espace exposition situé sous l’habitation de Chartwell. Si Churchill souhaitait à l’origine être enterré sur son domaine bien-aimé, il a finalement changé d’avis et c’est à proximité de Blenheim, le château où il est né et a grandi, qu’il repose aujourd’hui.

Infos pratiques

P&O Ferries relie Calais à Douvres (1h30). Ensuite, 1h30 de route jusqu’à Westerham. Le Chunnel relie Calais à Folkestone (35 min).

Chartwell est ouvert du 1/3 au 30/10, de 11 à 16h15, 13 £ (+/-18€). www.nationaltrust.org.uk/chartwell

Comté de Kent, www.visitkent.co.uk/fr

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