Destination mystère !

Vous adorez faire des surprises à vos amis ? Et si, pour une fois, c’est à vous qu’on faisait une surprise ? C’est la spécialité du voyagiste Mystery Travel dont nous avons testé la formule...

Destination inconnue, oui, mais on a quand même un petit mot dire. On peut, en effet, choisir entre trois formules. Je joue la carte de la sécurité et j’opte pour un citytrip. On m’invite à remplir un questionnaire détaillé : préférez-vous un séjour bien-être, gastronomique, sportif, culturel ? Quelles villes voulez-vous éviter ? Vous êtes plutôt du genre hôtel chic ou résidence de charme ? J’opte pour la culture, le wellness et la résidence de charme. Les dates, elles, j’ai pu les fixer à l’avance, car la femme moderne a un agenda bien rempli.

Quelques semaines avant le départ, je trouve dans ma boîte aux lettres une enveloppe au logo Mystery Travel. Je sens l’excitation monter d’un cran ! Je dois déchiffrer un rébus qui me dit : RDV à 8 h à l’aéroport de Zaventem pour une aventure en terre inconnue. Une petite carte précise ce que je dois emporter dans mes bagages : chaussures de marche, brosse à dents, maillot de bain. Un indice quant à la destination ? Je dois prévoir des vêtements pour une température allant de 6 à 16 °C. Ce ne sera pas le grand Sud, donc. Je dois attendre l’indice suivant pour en savoir plus.

Un peu plus tard, arrive un paquet mystérieux avec la mascotte Marco Polo et deux photos mystérieuses, l’une avec des transats, l’autre représentant un tour datant du Moyen-Âge. Ma curiosité est piquée à vif. Je fonce sur mon ordinateur pour faire une recherche sur Google. Ma recherche est d’autant plus frénétique que je n’ai pour ainsi dire aucune info concrète. Peut-être ne suis-je pas vraiment faite pour les suprises ? Quelques jours avant le départ, le suspense est à son comble, mais où va-t-on donc m’emmener ? Arrive enfin le dernier colis qui contient la clé du mystère, autrement dit la destination.

Ça y est, je sais où je vais !

Je n’y tiens plus : dans le taxi qui me conduit à l’aéroport, je déchire frénétiquement l’enveloppe. Cap sur ... Vilnius, capitale de la Lituanie !

Je dois admettre que la ville ne figure pas sur ma bucketlist. Qu’y a-t-il de spécial à voir làbas ? Combien d’heures de vol ? Une chose est sûre : je découvrirai deux aéroports, celui de Varsovie et celui de Vilnius. J’emporte d’autres enveloppes à ouvrir plus tard, pendant le voyage. La première dans l’avion. Elle contient quelques informations touristiques, question de ne pas être complètement perdue, une fois sur place. La mini-enveloppe, elle, ne peut être descellée qu’une fois arrivée dans ma chambre d’hôtel. Bon pour un massage au spa de l’hôtel ! Cadeau de bienvenue dans la froide Lituanie. Voilà pourquoi on m’avait conseillé de prendre un maillot de bain. J’aperçois les transats de la mystérieuse photo dans le jardin de l’hôtel. Pour les jours où la météo est plus clémente probablement !

La surprise suivante arrive au petit déjeuner : ouf, une guide ! Elle m’attend près de la rivière Neris où des trombes d’eau arrosent les touristes.  » Vous savez ce que signifie Lietuva? me lance-t-elle. Le pays de la pluie « . Il fait en effet rarement sec en Lituanie ! J’aurais dû préciser  » destination sans pluie « ... Heureusement, la ville regorge de bars à café où elle peut me raconter l’histoire de Vilnius au sec.

Vilnius, capitale de la Lituanie, ne compte que 65.000 habitants. Il faut dire, il n’y a que trois millions de Lituaniens, citoyens de l’Union européenne depuis 2000. Nous voici dans l’avenue Gediminas, l’artère la plus animée de Vilnius, nommée d’après le Grand-Prince Gediminas qui a fondé la ville en 1323. C’est ici qu’ont élu domicile les ministères, les théâtres, les restaurants et les plus belles boutiques de la ville. Il faut lever le nez pour admirer les superbes bâtiments du XIXe siècle. Un immeuble datant de l’époque soviétique, qui accueillait le quartier général du KGB, a été transformé en musée.

Un peu partout dans la ville, des angelots blancs égaient le ciel gris. Ce sont les fameux anges de Vilnius, l’oeuvre de l’artiste contemporain Vaidotos Ramoska. Je n’ai jamais entendu parler de lui. Ces anges véhiculent-ils un message ? Ils sont là pour rappeler que nos rêves se réaliseront peut-être à Vilnius, m’explique la guide. Remplies d’espoir, nous nous dirigeons vers la place de la cathédrale. L’archi-cathédrale Saint Stanislas et de Saint Vladislas, une statue en bronze de Gediminas, le Palais du Grand-Prince et les tours Gediminas – celles de la photo ! – dominent la place. Des empreintes en bronze attirent notre attention. Elles témoignent, depuis 1989, de la Voie Balte, la chaîne humaine allant de Vilnius à Tallinn en passant par Riga pour protester contre le pouvoir soviétique. Je suis étonnée par le nombre d’églises, 40 en tout dans la petite Vilnius, alors que l’Union Soviétique a interdit toute pratique religieuse pendant cinquante ans. Les religions ont donc rapidement fait leur retour après cette longue période d’interdiction.

Des anges blancs

Le contraste du quartier Gediminas avec la vieille ville, ses maisonnettes et ses cours intérieures est saisissant. Ma guide m’encourage à pousser l’une ou l’autre porte. Nous débouchons dans la rue Literat, dédiée aux écrivains lituaniens. Je me rends compte, une fois de plus, que je ne sais que bien peu de choses de la culture de cette ville. La rue mène à l’hôtel de ville de style néoclassique, presque aussi imposant que le palais présidentiel un peu plus loin, où la présidente Dalia Grybauskait règne en maître. La place de l’hôtel de ville est la plus prestigieuse de Vilnius. Les grandes marques de design ont élu domicile dans les anciennes maisons des corporations. Nous sommes à quelques pas du quartier juif où se côtoient artisans, restaurateurs et bijoutiers. La moitié des habitants étaient juifs jusqu’au début du XXe siècle. Vilnius accueille aujourd’hui des Lituaniens, bien sûr, mais aussi quantité de Russes et de Polonais. La langue véhiculaire est le lituanien.

Encore une surprise !

Une dernière enveloppe m’attend. La surprise est omniprésente, jusqu’à la fin du voyage. Le concept est parfaitement respecté. Pas question d’ouvrir la dernière missive avant le dernier jour. Le message est clair : Dress up ! Rendez-vous à l’Opéra National pour écouter le Boléro de Ravel. De quoi terminer le séjour en beauté !

Pendant le vol retour, je fais le point sur mon escapade. Serais-je allée à Vilnius de ma propre initiative ? Non, probablement pas. Suis-je heureuse d’y avoir été ? Oui ! J’ai découvert une ville et une culture dont j’ignorais tout alors que la Lituanie est relativement proche tout compte fait. La surprise a-t-elle été à la hauteur de mon attente ? Le voyage comportait de la culture et du wellness, comme je l’avais souhaité. Mais surtout beaucoup d’excitation à l’ouverture des enveloppes !

À voir

1. Le Palais du Grand-Prince. Le musée est entièrement consacré à l’histoire de la ville, du XVe siècle à nos jours.

2. Le Musée KGB. Ancien quartier général du KGB, les services secrets russes. Les cellules et les salles d’interrogatoire utilisées jusqu’en 1991 se visitent.

3. La Galerie Nationale. Exposition d’art moderne et contemporain 100 % lituanien.

4. Le Musée-Galerie de l’Ambre. L’ambre est une pierre semi-précieuse, également appelée l’or balte. Cette résine fossile extraite de la mer Baltique est le souvenir par excellence à rapporter de Vilnius. Le musée retrace toute l’histoire de l’ambre.

5. La Dégustation de Zeppelinas. La spécialité de Vilnius : de grosses pommes de terre en robe des champs, farcies de viande hachée ou de fromage. Le meilleur endroit pour les goûter est la rue Pilies.

Infos: www.vilnius-tourism.lt