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Helmut Lotti: « Je ne suis plus un jeune premier ! »

En queue-de-pie et entouré de ses 20 musiciens, le ténor gantois remonte sur scène en Wallonie, après neuf ans d’absence !, avec son Comeback Concert.

Il a connu un succès fulgurant dans les années 90 avec Helmut Lotti Goes Classic et vendu pas moins de 13 millions d’albums. Le chanteur quadragénaire se dit impatient de retrouver son public francophone en avril, à Charleroi, avant une tournée aux quatre coins du pays en automne.

Qu’avez-vous fait pendant toutes ces années ?

J’ai d’abord pris une pause pour réfléchir à ma carrière et puis, en 2013, j’ai sorti un album en néerlandais ( Mijn hart en mijn lijf, ndlr) qui racontait l’histoire de ma vie. Je l’ai écrit de sorte que tout homme de mon âge puisse s’y reconnaître : les amours qu’on a eus, les succès, les déceptions, les espoirs qu’on a encore, ... Mais mon public, qui désire écouter des belles mélodies, ne m’a pas compris. Avec le recul, je suis, en fait, très content d’avoir réalisé deux albums qui n’ont pas vraiment marché : celui en néerlandais donc et Faith, Hope and Love. J’étais comme un sportif qui voulait toujours gagner et tout d’un coup je peinais à entrer dans les hitparades, ce qui m’a déçu. J’étais beaucoup trop ambitieux. Maintenant, je n’éprouve plus ce sentiment de devoir gagner. Je suis beaucoup plus relax dans ce que je fais.

Personne n’a pris ma place.

Vous avez donc évolué...

Oui, parce que je me suis impliqué dans le monde culturel, dans celui des arts, j’ai vu beaucoup de pièces de théâtre, d’opéras, de ballets, j’ai été membre du jury d’un festival de film alternatif, directeur du jury d’un festival de théâtre. Bref, j’ai vu et appris beaucoup de choses comme être plus calme sur scène. ( rires) Parfois, j’en faisais un peu trop !

A quoi peuvent s’attendre vos fans ?

Je serai sur scène avec mon orchestre symphonique de musiciens, comme avant. Dans la première partie du concert, je chanterai les chansons de mon Comeback album dont (il chante) Put a little love in your heart. Dans la seconde partie, les meilleurs titres de mon passé comme Caruso (il chante Te voglio bene assaie).

Encore le stress de la scène ?

Oui, oui. Je serai très nerveux, pas pour chanter mais pour ce que je vais raconter entre les chansons parce que mon français n’est pas très bon !

Tentez-vous de faire passer un message à travers vos chansons ?

Oui, les chansons de mon nouvel album sont des chansons d’espoir, des chansons réconfortantes. Je me suis parfois senti très seul durant la période où je n’avais plus de succès, où je n’étais pas très heureux dans ma vie privée. Et c’est vraiment important de savoir que, même quand on se sent mal, il y a toujours des gens qui vous aiment.

Qui est justement l’homme derrière la voix ?

Un homme normal ! Je fais des longues promenades, je cours 10 km trois fois par semaine, j’aime le cyclisme, je n’ai pas de télé à la maison. J’ai une copine qui me comprend, c’est nouveau ! (rires) J’ai une fille de 26 ans, Messalina, qui fait des études artistiques.

Votre fille ne prendra pas la relève, alors ?

Elle chante comme sa mère !

C’est-à-dire ?

(Silence) Et je suis un homme qui doit être très prudent avec son humour ! (rires)

Vous chantez à la maison ?

Oui, très souvent, sous la douche, mais aussi quand je me promène dans la campagne car je dois entretenir mes cordes vocales ! J’ai déjà fait des balades de 3 ou 4 h sans rencontrer personne.

Vous êtes un Flamand qui vit en Wallonie...

J’ai une maison à Anvers mais, oui, je suis domicilié dans les environs de Durbuy, où je passe mon temps quand je ne dois pas travailler. Ce qui me plaît dans cette région, c’est la solitude, le calme, la nature... Tout ce que la nature a créé est beaucoup plus beau que ce que nous avons fait. En général, je trouve les villes laides.

Et vous, qu’écoutez-vous comme musique ?

De tout ! Parfois du jazz, du classique instrumental, de l’opéra, des vieux disques de Sinatra, d’Elvis, ... Il m’arrive aussi d’écouter de la musique lounge pendant que je cuisine.

Vous avez commencé votre carrière comme imitateur d’Elvis Presley. En êtes-vous toujours un grand fan ?

Oui et d’ailleurs, sur mon Comeback album, je chante My Boy, la chanson de ma première télévision. C’était en 1989, lors de la finale de l’émission Soundmixshow qui a lancé ma carrière. Elvis l’a chantée dans les années 70 mais l’originale est de Claude François (il chante Parce que je t’aime mon enfant...)

Vous faites vibrer les publics. Et vous, qu’est-ce qui vous fait vibrer ?

L’amour ! L’amour d’une relation mais aussi l’amour entre les gens. Parfois, on voit des trucs très touchants comme de l’entraide, une personne qui aide une vieille dame à traverser la rue, des ennemis qui deviennent amis. Ce sont des petites choses qui me rendent très heureux.

Puis, en dehors du chant classique, vous êtes ambassadeur de bonne volonté de l’Unicef...

Oui, j’ai effectué plusieurs visites de terrain notamment en Haïti et en Russie où j’ai vu des orphelins du sida, j’ai par ailleurs organisé des concerts au profit de cette organisation... Le plus beau jour de ma vie d’ambassadeur de l’Unicef sera celui où je pourrai dire que nous ne sommes plus nécessaires ! Mais ça n’arrivera pas... En tant que père, je trouve magnifique d’aider les enfants qui n’ont pas eu la chance qu’a eue ma fille.

Pendant longtemps, vous avez été considéré comme le gendre idéal. Est-ce encore le cas ?

Je ne sais pas, il faut demander aux bellesmères ! J’ai 48 ans ... Je ne suis plus un jeune premier et je ne joue plus ce rôle. Il y a un moment pour tout : ce que je suis sur scène doit s’accorder avec ce que je suis dans la vie privée.

Pensez-vous pouvoir renouer avec votre succès des années 90 ?

Commercialement, j’ai connu le top, je ne pense pas aller encore plus haut. J’ai fait, vu et vécu beaucoup de belles choses, rencontré beaucoup de gens et de cultures. Personne n’a pris ma place quand j’étais parti ! Je suis content d’être de retour et j’espère avoir la moitié du succès que j’ai connu dans les années nonante.

Comptez-vous revenir à votre ancien look, côté capillaire ?

Non ! Je n’ai jamais eu de complexe avec mes cheveux, c’est le business qui estimait un peu difficile d’investir dans un chanteur chauve alors que j’avais 25 ans. Quand on est un jeune premier, on a des cheveux ! La perruque était la solution la plus simple. Maintenant, à mon âge, il n’y a plus de problème. D’ailleurs, je ne conseillerais à personne de porter une perruque : moi je perdais, en général, quarante minutes par jour avec ce truc. C’est trop de chipotage et c’est ridicule !

Auriez-vous rêvé d’une autre carrière ?

Oooh... Président de Russie ? ( il s’amuse de sa ressemblance physique avec Vladimir Poutine) Non, aucune idée ! Dans le temps, je voulais être coureur cycliste mais je n’avais pas de talent. Peut-être facteur ? Ils sont aussi à vélo ! ( rires)

Il sera en concert les 17/4 à Charleroi (sold-out), 19/12 à Charleroi, 21/12 à Liège, 27/12 à Bruxelles. Tickets : www.gracialive.be

Helmut Lotti:
© JEREMY DUBART

BIOEXPRESS

1969

Naissance à Gand

1989

Participe à l’émission Soundmixshow

1995-1998

Albums Helmut Lotti goes Classic

1997

Devient Ambassadeur de bonne volonté pour Unicef Belgique

2012

Album My Tribute to the King

2017

The Comeback album

2018

Tournée The Comeback Concert

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