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Les roses d’Equateur, reines de la Saint-Valentin (en images)

PlusMagazine.be Rédaction en ligne

Les roses d’Equateur se sont apprêtées pour leur plus important défilé de l’année, la Saint-Valentin, où certaines variétés de ces fleurs symboles du romantisme deviennent tendance et d’autres tombent dans l’oubli, comme les modèles des podiums de mode.

De haute taille, jusqu’à 90 cm de haut, arborant des boutons aux pétales abondants et colorés, des feuilles d’un vert brillant, les roses équatoriennes sont considérées comme les plus belles du monde.

Mais sur le marché très concurrentiel des fleurs, où l’Equateur est le troisième exportateur de la planète, après les Pays-Bas et la Colombie, il est indispensable d’être dans l’air du temps.

La rose « est un produit qui se gère comme la mode, qui évolue en fonction de ce que les clients cherchent en elle », a expliqué à l’AFP Socorro Martinez, gérante en Equateur de Dümmen Orange, entreprise néerlandaise dédiée à la recherche de nouvelles variétés.

Dans ses pépinières, situées à Cayambe, au nord de Quito, s’épanouissent chaque années 15 variétés inédites, sur un millier expérimentées en laboratoire.

La « Deep Purple » ou la « Red Paris » sont les vedettes des podiums de terre. La couleur pourpre de la première et le rouge intense de la seconde ont gagné depuis longtemps le coeur des Européens.

Difforme, mais unique

Quelque 17.000 tonnes de roses élevées en Equateur ont été expédiées cette année vers les principaux marchés que sont les Etats-Unis, le Canada, la Russie, la France et les Pays-Bas, entre autres, selon l’Association des producteurs et exportateurs (Expoflores).

Depuis cinq ans, les roses équatoriennes sont prisées aussi en Chine où, teintées, parfois aux couleurs de l’arc-en-ciel, elles font sensation.

Le pays andin, qui produit d’autres types de fleurs, a atteint un record en vendant 15.600 tonnes pour la Saint-Valentin de 2013. Il espère le battre cette année.

Mais Alejandro Martinez, président d’Expoflores, n’est pas aussi optimiste quant aux bénéfices. Les ventes de 2018 vont clôturer autour de 811 millions de dollars, 5% de moins que l’année précédente, a-t-il précisé à l’AFP. Pour 2019, la valeur des exportations devrait être d’environ 808 millions de dollars.

Parmi les vedettes élancées des fleuristes, la petite rose de jardin a longtemps fait office de vilain petit canard. Mais aujourd’hui, elle est la reine d’un marché séduit par les figures étranges qu’elle développe en son centre.

Elle était « considérée comme une fleur difforme, mais nous lui avons découvert des caractéristiques uniques (...) des formes de coeur ou de triangle », explique Mme Martinez.

Même chose pour la « Pink Eye » et la « Red Eye »: leur rareté est due à la sorte de tentacules vertes qui poussent en leur coeur.

Un hiver trop chaud

Ces temps-ci, la « Toffee », une rose couleur chocolat, est en vogue. Mais quel succès va-t-elle vraiment avoir à l’heure du choix chez le fleuriste? C’est la question que se posent les producteurs, près de 630 en Equateur.

Comme dans la haute-couture, une tendance peut être éphémère ou devenir un classique. « Cela peut être une question de mois ou d’années », souligne le président d’Expoflores.

En Equateur, chaque exploitation cultive au moins 57 variétés de roses et emploie en moyenne 11 personnes par hectare; le pays comptant 4.200 hectares plantés de ces fleurs.

Trois semaines avant la Saint-Valentin, les pépinières entrent en effervescence pour emballer les roses, qui poussent au-dessus des 3.000 m d’altitude.

Cette année, la production a considérablement augmenté, mais était aussi en avance. Cela a contraint les producteurs à vendre avant la haute saison de février et à baisser les prix, à 80 cents de dollar l’unité. Aux Etats-Unis, une rose équatorienne se vend deux dollars, jusqu’à cinq en Europe.

« Nous avons eu un hiver qui ressemblait à l’été, avec un ensoleillement impressionnant. Les températures auraient dû être plus basses. Du coup, les fleurs se sont ouvertes plus vite », déplore Gino Descalzi, de la pépinière Fiorentina, à Cayambe, qui produit 25 millions de roses par an. Il estime que les prix ont chuté d’environ 10%.

Selon Santiago Luzuriaga, de la pépinière Bella Rosa, dans le village voisin de Tabacundo, la production pour cette Saint-Valentin est en hausse de 7%. Lui aussi attribue cette surproduction au changement climatique. Cela ne fait pas le bonheur des producteurs, mais devrait rendre les roses de haute-couture plus accessibles aux amoureux.

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