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Faut-il craquer pour une smartwatch ?

Véritable extension du smartphone, la smartwatch fascine. Mais son autonomie irrite. Un bon achat ?

Moins sophistiqués que les smartwatches, les capteurs d'activités s'adressent plutôt aux sportifs. Ici, le Fitbit Ionic.
Moins sophistiqués que les smartwatches, les capteurs d’activités s’adressent plutôt aux sportifs. Ici, le Fitbit Ionic.

Quelle est la marque de montre la plus vendue dans le monde ? Rolex ? Non. Seiko ? Pas plus. Ice-Watch ? Toujours pas, et c’est dommage pour l’économie belge. Alors, qui ? Omega, Flik-Flak, Longines, Swatch, ...? Pas du tout. L’entreprise qui, aujourd’hui, domine le marché mondial de la montre n’est ni suisse, ni japonaise, mais américaine : c’est Apple ! Au cours du dernier trimestre 2017, l’Apple Watch se serait écoulée à 8 millions d’exemplaires à travers la planète. C’est nlus nue... toute l’industrie horlorère helvétique réunie. Ensemble, les Rolex, Breguet, Omega, Longines, Rado, Tissot, Swatch, Festina, TagHeuer, Baume & Mercier et consorts n’auraient réussi à vendre que 6,8 millions de montres au cours des trois derniers mois de 2017. C’est comme si quelque chose ne tournait plus rond dans le petit monde de la montre. La Suisse aurait-elle perdu ses aiguilles ? Ne serait-elle plus à l’heure des smart-watches ?

Faut-il craquer pour une smartwatch ?

Un peu d’histoire

À côté de la traditionnelle montre à aiguilles, on a vu arriver les premiers modèles à affichage numérique au début des années 70. Et, très vite, le choix s’est diversifié grâce à la créativité des concepteurs, notamment américains et japonais. Jusque-là limitée à donner l’heure – voire la date -, la montre s’est retrouvée équipée tantôt d’une calculatrice, tantôt des fonctions d’une télécommande infrarouge. Rien d’extraordinaire si on pense à ce que Edgar P. Jacobs imaginait il y a près de 60 ans déjà : dans l’album Le Piège Diabolique, il présentait un bracelet permettant de voir et de parler à un correspondant. On s’en est approché en 1999 quand Samsung a lancé le SPH-WP10 : le premier vrai téléphone à porter au poignet. S’il n’a pas laissé de souvenir marquant, c’est parce que sa diffusion a été limitée à l’Asie et aux États-Unis... et qu’il n’a pas été un grand succès commercial. En cause : son encombrement et sa piètre autonomie. Ce n’est que ces dernières années que les choses ont évolué.

Un véritable couteau suisse

Samsung SPH - WP10 : le premier téléphone de poignet.
Samsung SPH – WP10 : le premier téléphone de poignet.

Qu’est-ce qu’une smartwatch ? Cette montre intelligente ou connectée multiplie les fonctionnalités. Elle est personnalisable par l’utilisateur via un choix de cadrans et accepte souvent les commandes vocales. Selon les modèles, son écran prévient de l’arrivée d’un nouveau SMS ou courriel, avertit d’un appel entrant (pratique lorsqu’on est en réunion et qu’on préfère éviter de consulter son téléphone mobile) et informe d’une mise à jour sur Facebook. On l’utilise pour connaître la météo, enregistrer un mémo vocal, gérer son budget, effectuer un calcul, identifier une chanson ou trouver son chemin dans une ville. Non, elle ne fait pas le café. Mais de nombreuses smartwatches sont également dotées de capteurs qui mesurent le rythme cardiaque, la distance et le nombre de pas accomplis, les calories brûlées,... On retrouve pas mal de ces dernières fonctionnalités sur ce que l’on appelle traditionnellement des capteurs d’activités. Plus populaires, moins sophistiqués, mais aussi moins cher que les smartwatches, ils sont surtout pensés en termes de santé, de sport ou de bien-être. On en trouve d’excellents chez Garmin (Vivosmart 3) ou Samsung (Gear Fit2 Pro), par exemple.

Aujourd’hui, on l’a dit, l’Apple Watch est de loin la smartwatch la plus vendue dans le monde. Elle n’est pourtant pas donnée (à partir de 369 euros pour le dernier modèle) et s’adresse à un public limité : pour l’utiliser, il est indispensable de posséder un smartphone de la marque californienne. En réalité, même si elle est élégante (bien qu’un peu épaisse), sophistiquée et qu’elle permet l’installation d’applications diverses, l’Apple Watch doit être considérée comme une simple extension de l’iPhone qu’on a dans la poche ou dans le sac. Parmi ses atouts, on note un large éventail de bracelets (en ce compris plusieurs modèles Hermès allant de 369 à 619 euros... rien que pour le bracelet !) qui participent à en faire un objet de mode. Cet aspect est nettement moins développé chez les autres acteurs du marché. Ceci étant, le choix est bien plus vaste si votre smartphone tourne sous Android grâce au grand nombre de fabricants actifs sur ce créneau : Asus, Diesel, Fossil, Huawei, LG, Samsung ou Skagen, notamment. Et puis, il existe des montres connectées qui fonctionnent de façon indépendante. Traduisez : sans s’appuyer sur un modèle de smartphone précis. C’est par exemple le cas de la Fitbit Ionic ou de l’Amazfit Bip. Dans l’ensemble, toutes ces montres intelligentes procurent une dose de fun et attirent l’attention. Quant à l’utilité, c’est moins clair.

La célèbre enseigne de luxe française Hermès propose une version exclusive de l'Apple Watch.
La célèbre enseigne de luxe française Hermès propose une version exclusive de l’Apple Watch.

Mieux vaut être au courant

Parmi les montres traditionnelles, il y a celles qu’on remonte mécaniquement, celles qui puisent leur énergie dans les mouvements du poignet et celles qui sont alimentées par pile. Pour les smartwatches ou les capteurs d’activité, l’approche est différente. Ce sont de petits ordinateurs dotés d’un écran couleur et ils sont énergivores. Traduction : dans leur grande majorité, ils doivent suivre le traitement habituel des smartphones : être régulièrement rechargés. Tout dépend bien sûr du modèle, de l’usage qui en est fait, etc., mais, de façon générale, on ne peut imaginer de partir pour un week-end sans devoir passer par une séance de rechargement. À défaut, l’objet deviendra inutile: il ne vous permettra même pas de connaître... l’heure.

Gare au bracelet

Avant d’opter pour tel ou tel modèle, pensez à vérifier si vous pourrez en changer le bracelet si besoin était. Dans de nombreux cas – essentiellement du côté des capteurs d’activité -, cela n’a pas été prévu par le fabricant. Il suffit alors d’une boucle qui se déchire pour se retrouver avec un objet nettement moins agréable, voire impossible à utiliser... même si l’électronique n’est pas en cause. Une autre forme d’obsolescence programmée, particulièrement frustrante.

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