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Produits transformés : à savoir avant de remplir son panier

PlusMagazine.be Rédaction en ligne

Les produits préparés prêts à consommer sont bien utiles pour dépanner. Mais plus ils sont transformés, plus leur consommation régulière pose problème pour la santé.

Le Brésil a lancé le mouvement, d’autres pays s’orientent vers cette démarche: adapter les recommandations nutritionnelles selon le niveau de transformation des aliments et différencier les produits bruts (par exemple, du poisson frais), transformés (poisson en conserve au naturel) ou ultra transformés (nugget de poisson). Une mesure logique, car les aliments ultra-transformés (AUT) se distinguent par une longue liste d’ingrédients dont beaucoup sont mauvais pour la santé lorsqu’ils sont consommés régulièrement.

Des ingrédients piégés

Les aliments ultra-transformés contiennent de multiples ingrédients absents d’une recette maison, destinés à améliorer la saveur, l’aspect ou la conservation. C’est ainsi que le sucre, qui augmente l’appétence, est devenu omniprésent, y compris dans des charcuteries ou des plats cuisinés, augmentant le risque de dépasser la limite fixée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS): pas plus de 50 à 60g de sucres ajoutés par jour pour éviter surpoids, diabète et caries. Le sirop de glucose ou de glucose-fructose, qui améliore le moelleux des pâtisseries, fait, lui, bondir l’index glycémique des aliments, augmentant la production d’insuline, les sensations de faim intempestives et la prise de poids.

Pour améliorer la texture, les viennoiseries, pains de mie et barres chocolatées peuvent contenir des « matières grasses partiellement hydrogénées », source d’acides gras trans qui augmentent le mauvais cholestérol (LDL) et réduisent le bon (HDL). Et l’huile de palme fait croustiller les produits mais fournit trop de graisses saturées, mauvaises pour le coeur. Soupes, pizzas, plats cuisinés du commerce sont aussi trop salés, ce qui favorise l’hypertension artérielle.

Enfin, la plupart des aliments industriels comportent des additifs dont certains, bien qu’autorisés, sont sur la sellette. Certains émulsifiants (E433 et E466) sont ainsi soupçonnés d’altérer la muqueuse intestinale.

Des traitements industriels

Pour obtenir des produits faciles d’emploi et appétissants, les aliments bruts sont soumis à des technologies bien différentes des préparations maison. Déshydratation (purée de pomme de terre en flocons), cuisson sous haute pression (pétales de céréales) et cuisson prolongée (biscottes) détruisent la plupart des vitamines et modifient la structure de l’amidon (sucre complexe): les aliments céréaliers industriels ont ainsi un index glycémique élevé, ne rassasiant pas longtemps, provoquant la prise de poids et aggravant le diabète. Les cuissons à forte température (frites au four, biscuits, pains grillés...) favorisent la formation d’acrylamide, un composé possiblement cancérogène chez l’homme.

Enfin, les AUT sont élaborés à partir de farines et autres ingrédients très raffinés. Ils sont donc pauvres en fibres et micronutriments protecteurs (minéraux, vitamines, antioxydants), indispensables notamment pour l’immunité et la prévention des maladies.

Ce que disent les études

Des études récentes observent un lien entre une consommation régulière de produits ultra-transformés et l’obésité et ses complications, diabète et maladies cardiovasculaires. Rien de surprenant puisque ces produits ont un apport calorique et/ou un index glycémique élevé. En outre, en consommer une grande variété complique le travail du cerveau qui a plus de mal à émettre les bons messages de rassasiement lorsque le répertoire alimentaire est vaste. Les aliments industriels pourraient induire des troubles digestifs chez des personnes sensibles au gluten, cette protéine du blé qui améliore la tenue des aliments.

Enfin, l’étude française NutriNet Santé a repéré un risque accru de cancers chez les grands consommateurs d’AUT. Le rôle de certains additifs (E171, un colorant blanc) fait l’objet de nouvelles recherches. En attendant, cuisinez maison autant que possible!

Auteur : Florence Daine (nt-F.com)

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