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Un stage pour vaincre sa phobie de l’avion

Certains ne veulent pas ou plus prendre l’avion. Cette peur il faut parfois la surmonter... Pour rendre visite à son fils parti vivre au Canada, pour des raisons professionnelles ou tout simplement parce que le reste de la famille en a marre de toujours se rendre en vacances en voiture dans le sud de la France. Il existe donc des stages pour vaincre cette anxiété particulière.

Julien Labruyère est pilote d’avion sur des lignes commerciales. Il donne aussi des formations pour surmonter la phobie de l’avion. Il est actif au sein du Centre de traitement de la peur de l’avion à Gosselies, tout près de l’aéroport de Charleroi. Interview.

Quel est le principe d’une formation pour dominer sa peur de l’avion ?

Trois personnes sur dix environ ont peur de l’avion. Notre travail est de les libérer de leurs angoisses. Et tout commence par un entretien téléphonique. Notre dessein est de bien cerner leur profil. Certaines personnes pensent que c’est le voyage en avion qui pose problème, mais ce n’est pas toujours le cas. La claustrophobie n’est pas liée à l’aviation, pour ne donner que cet exemple.

En quoi consiste votre formation ?

Elle dure une journée. Elle commence par l’intervention d’un psychothérapeute spécialisé dans les phobies. Il va décortiquer les inquiétudes de chaque participant et proposer des mécanismes pour les atténuer. Des techniques de respiration et de cohérence cardiaque sont au programme. Le groupe (huit personnes au maximum) mange ensemble à midi. Et, l’après-midi, un pilote de ligne va passer un vol au crible. Il va détailler sa préparation, la maintenance, la météo, le décollage, le ressenti, les sons, les odeurs... Il va se pencher sur les turbulences (d’où viennent-elles ?), l’approche du pilote par mauvais temps, la visibilité, etc. La formation des pilotes est également expliquée.

Un stage pour vaincre sa phobie de l'avion
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Pour démystifier ?

Absolument. L’objectif est de démystifier un monde qui est finalement peu connu. Un exemple ? Lors de turbulences, l’avion ne bouge que de quelques centimètres, mais certains passagers pensent que l’avion chute de centaines de mètres ! Un avion ne s’écrase pas si un moteur tombe en panne. La foudre ne fait pas exploser un avion. Bref, nous en revenons à la réalité des choses. Ensuite nous allons dans un simulateur de Boeing 737. L’idée est de prendre les commandes pour le décollage, l’atterrissage. Ce qui se passe si on coupe un moteur, si on n’a pas de visibilité... Il faut toucher l’appareillage. Ne pas avoir le contrôle, voilà ce qui stresse beaucoup de personnes. Les futurs passagers sont ici aux commandes.

Quel est le taux de réussite ?

Il est pour de 96%. N’oublions pas qu’il y a un suivi aussi. Notre livre « Je n’ai plus peur de l’avion » (Ed. Dunod) est offert aux participants pour approfondir la réflexion. Et le jour de leur vol, nous les appelons trois ou quatre heures avant le décollage. Nous les informons de la météo et des éventuelles turbulences. Bref, le jour même nous avons un contact téléphonique. C’est très rassurant. Nous répondons encore à deux ou trois questions de dernière minute, s’il y en a.

Combien ça coûte ?

Cela revient à 430 euros. La formation ne s’adresse pour le moment qu’à un public francophone, mais des sessions pour les néerlandophones sont programmées dès l’année prochaine.

NDLR : Notons que d’autres structures proposent aussi des stages pour vaincre la phobie de l’avion. La compagnie Brussels Airlines en organise aussi, mais l’approche est différente. Un vrai vol est prévu lors du stage.

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