© PHOTOS GETTY IMAGES

Voici les examens à faire dès 50 ans !

Comme mieux vaut prévenir que guérir, voici les (auto) examens qui permettent de dépister une éventuelle maladie à un stade précoce afin de mieux pouvoir la traiter.

Nombre d’affections évoluent à bas bruit pendant longtemps alors qu’une intervention précoce peut faire toute la différence dans la réussite d’un traitement. C’est pourquoi les médecins jouent de plus en plus la carte de la prévention.

Le cancer du sein

Pourquoi ? La mammographie permet de détecter d’éventuelles anomalies bien avant l’apparition de plaintes, ce qui augmente considérablement les chances de succès d’un traitement.

Comment ? En Belgique francophone, le mammotest est gratuit pour les femmes âgées de 50 à 69 ans se présentant dans une unité de mammographie agréée avec une prescription de leur médecin traitant (médecin généraliste ou gynécologue). Les femmes sont aussi invitées par un courrier adressé par les centres de coordinations provinciaux. Cette invitation est lancée durant leur mois d’anniversaire.

Pour étaler les invitations sur deux ans, on invite les années paires les femmes nées un jour pair et les années impaires celles nées un jour impair. Dans le cas où le Centre de Coordination provincial n’a pas de résultat de mammotest 6 mois après avoir envoyé une lettre d’invitation, il envoie une lettre de rappel. Après cette deuxième lettre, les femmes n’ayant pas fait de mammotest sont considérées comme non participantes. Le dépistage est recommandé aux femmes qui présentent un profil de risque individuel (antécédent de cancers du sein dans la famille) à partir de 40 ans. Après 70 ans, l’opportunité de la poursuite des mammographies de dépistage doit être discutée avec le médecin.

Le coût ? Dans le cadre d’un dépistage de masse, cette mammographie est totalement gratuite. Les femmes qui se font dépister en dehors de ce cadre (femmes de moins de 50 ans ou de plus de 69 ans ou plus d’une fois tous les deux ans) paient le ticket modérateur. Les femmes de tous âges présentant un risque accru ont droit à un dépistage gratuit par an.

Est-il utile de vous faire dépister si vous n’appartenez pas au groupe cible ?

 » Des études scientifiques ont montré que les dépistages préventifs sont les plus efficaces entre 50 et 69 ans, répond le Dr Patrick Martens du Centre de dépistage du cancer Au-dessous de 40 ans, la mammographie n’est utile que pour les femmes présentant un risque lié à l’hérédité (une mère ou une soeur ayant souffert d’un cancer du sein). Entre 40 et 50 ans, les avantages d’un dépistage général ne compensent pas les inconvénients. Par exemple, le tissu des glandes mammaires des femmes de 40 ans est plus sensible aux effets des rayons X mais il est également plus dense que celui des femmes plus âgées. Cela signifie que la détection de tumeurs à un stade précoce est beaucoup plus difficile. Après 69 ans, les cellules cancéreuses se développent généralement plus lentement et nous constatons que les inconvénients d’un traitement précoce sont plus lourds à supporter par des femmes de cet âge qu’ils ne le sont par des femmes jeunes. « 

Le cholestérol

Voici les examens à faire dès 50 ans !
© PHOTOS GETTY IMAGES

Pourquoi ? Un taux de cholestérol LDL trop élevé augmente le risque de rétrécissement des artères, principale cause de la crise cardiaque. Associé à d’autres facteurs de risque (diabète, style de vie, etc.), un taux de LDL trop élevé peut entraîner des maladies cardio-vasculaires. A partir de 40 ans, nous devrions tous connaître notre taux de cholestérol. Si vous ne présentez pas de risque accru, un contrôle tous les cinq ans suffit. A partir de 65 ans, il est recommandé de se faire contrôler tous les ans.

Comment ? Une analyse de sang suffit pour déterminer le cholestérol total, c’est-à-dire le cholestérol HDL et le cholestérol LDL. Le taux de ce dernier doit être inférieur à 115 mg/dl, sauf si vous appartenez à un groupe à risque, auquel cas les valeurs doivent être encore inférieures. Un traitement ne s’impose que s’il existe un risque accru de maladie cardiovasculaire.

Le cancer du col de l’utérus

Pourquoi ? Le cancer du col de l’utérus se développe très lentement, mais les stades précancéreux sont rapidement visibles. Un frottis permet de détecter des lésions et donc d’intervenir rapidement. Les avantages sont énormes puisque le traitement intervient avant même que le cancer ne se développe.

Comment ? Si la Flandre organise un dépistage systématique du cancer du col de l’utérus, ce n’est pas le cas en Belgique francophone. Celui-ci se fait donc via la visite annuelle chez le gynécologue. Un premier frottis de col doit normalement être réalisé dans l’année qui suit les premières relations sexuelles ou au plus tard à partir de 25 ans. Si ce premier frottis est normal, il est conseillé de répéter l’examen après un an. Après deux frottis normaux, l’examen ne doit plus être répété qu’une fois tous les 3 ans, et ce jusqu’à 65 ans. Le frottis vaginal est entièrement remboursé. Il reste nécessaire, même chez les patientes qui ont été vaccinées contre les virus HPV (papillomavirus).

Bon à savoir. A l’avenir, il ne sera peut-être plus besoin de se rendre chez le médecin pour effectuer ce test. Comme pour le dépistage de masse du cancer colorectal, un autotest devrait permettre de l’effectuer soi-même à domicile.  » Un projet pilote – la patiente recueille les mucosités sur une brosse spéciale qu’elle renvoie à un laboratoire – a donné des résultats encourageants. On trouve déjà des autotests en pharmacie mais leur fiabilité est encore trop incertaine « , précise le Dr Martens.

Le coût ? Le frottis tous les trois ans est gratuit, si ce n’est le coût de la consultation chez le médecin. Si on constate une anomalie, le test HPV est intégralement remboursé.

La tension artérielle

Voici les examens à faire dès 50 ans !
© PHOTOS GETTY IMAGES

Pourquoi ? Une tension trop élevée augmente le risque de crise cardiaque ou d’accident vasculaire cérébral. A partir de 40 ans, faites contrôler vorte tension artérielle tous les ans.

Comment ? En s’adressant à son médecin. La tension doit être égale ou inférieure à 140/90 mmHg. On constate des valeurs légèrement inférieures (135/85) lorsqu’on prend sa tension soi-même. Il est recommandé d’utiliser un appareil validé, équipé d’un brassard à poser sur le bras.

Le cancer colorectal

Pourquoi ? Il faut de huit à dix ans en moyenne pour qu’un polype bénin du côlon se développe en tumeur maligne. Un test des selles tous les deux ans permet de détecter rapidement tout problème.

Comment ? À partir de 50 ans et jusque 74 ans (sauf pour les personnes présentant un risque anormalement élevé de cancer du gros intestin), il est recommandé de participer au dépistage systématique par recherche de sang occulte dans les selles. Une invitation à se présenter chez son généraliste est envoyée tous les deux ans à toute personne de 50 à 74 ans au moment de son anniversaire. Le test de dépistage est entièrement gratuit, frais de poste et analyse inclus. Seule la consultation chez le médecin généraliste, préalable à la première participation au programme, est à charge du patient.

Depuis 2016, en Belgique francophone, les médecins utilisent le test iFOBT (immunologic Fecal Ocult Blood Test), déjà utilisé en Flandre depuis 2013 et qui a montré une plus grande efficacité que le test Hemoccult®utilisé auparavant. Comme lui, il repose sur la détection de sang occulte (invisible à l’oeil nu) dans les selles, mais ce nouveau test fonctionne de façon améliorée grâce à l’utilisation d’anticorps spécifiques de l’hémoglobine humaine.

Le coût ? Dans le cadre d’un dépistage de masse, ce test est totalement gratuit.

La densité osseuse

Voici les examens à faire dès 50 ans !

Pourquoi ? L’ostéoporose est une maladie insidieuse qui ne provoque aucun symptôme et ne se découvre souvent qu’après une fracture. Un dépistage précoce permet d’initier rapidement un traitement adapté.

Qui et comment ? Le dépistage est recommandé aux hommes et aux femmes de plus de 50 ans en cas de fracture récente, traitement à la cortisone, tabagisme, consommation régulière d’alcool ou d’ostéoporose dans la famille. Sinon, on peut attendre 65 / 70 ans avant de procéder à une densitométrie osseuse. Cet examen indolore – pratiqué avec des rayons X de faible intensité – permet de mesurer la densité des os. Si l’examen révèle une diminution de la masse osseuse, il faut le répéter tous les cinq ans. Il est aussi intéressant de faire examiner la qualité des os. Cet examen fait appel à un outil appelé FRAX. Prenant en compte une série de facteurs de risque, le médecin calcule un score. Un traitement est appliqué dès lors que le risque de fracture atteint 15 à 20 %.

Le cancer de la prostate

Pourquoi ? C’est le cancer le plus répandu chez les hommes. Il touche principalement les plus de 65 ans mais n’est responsable que de 3 % des décès chez les hommes. Le dépistage préventif est recommandé aux hommes courant un risque accru en raison d’antécédents familiaux (parents directs – père, frère(s) – ayant souffert d’un cancer de la prostate) mais certainement pas pour toute la population masculine.

 » Chez les plus de 50 ans qui ne présentent aucun symptôme, rien ne prouve aujourd’hui que les avantages d’un dépistage annuel l’emportent sur d’éventuels inconvénients, affirme le Dr Martens. La méthode de dépistage utilisée aujourd’hui n’est pas fiable à 100 %, ce qui conduit à des résultats faussement positifs et au surtraitement de cancers dormants, cancers qui se développent lentement voire pas du tout. En revanche, les traitements peuvent causer des effets secondaires très stressants. C’est un choix personnel dont il faut parler avec son médecin. « 

Comment ? Le dépistage se déroule à l’aide d’un test sanguin qui permet de mesurer le dosage de PSA (antigène prostatique). Les résultats sont cependant difficiles à interpréter. Il peut y avoir une augmentation des valeurs sans pour autant que des cellules cancéreuses se soient développées comme des valeurs normales n’excluent pas nécessairement un cancer. Le test le plus fiable reste le toucher rectal qui permet au médecin de déceler des modifications du volume, de la forme et de la consistance de la prostate, signes d’une anomalie.

Le coût ? Le test préventif PSA n’est remboursé qu’aux hommes ayant dans leur famille des cas de cancer de la prostate. Il coûte une dizaine d’euros.

Les gencives

Pourquoi ? Les symptômes d’inflammation des gencives ne sont souvent pas très visibles mais en l’absence de traitement, les conséquences peuvent être sérieuses. A long terme, l’os de la mâchoire peut être atteint tandis que les risques de maladie cardiovasculaire et d’arthrite augmentent.

Comment ? On profite du contrôle annuel chez le dentiste pour contrôler les gencives à l’aide d’une radiographie et d’une sonde afin de mesurer la profondeur de la poche autour des dents (max 3mm pour des gencives saines).

Le cancer de la peau

Pourquoi ? Ces dernières années, le nombre de mélanomes, la forme de cancer de la peau la plus dangereuse, a considérablement augmenté dans notre pays. Une détection précoce est importante pour la mise en place d’un traitement efficace et éviter que le cancer ne s’étende via les vaisseaux lymphatiques.

Comment ? Prenez l’habitude de contrôler tous les mois les taches de pigmentation afin de constater sans retard toute modification éventuelle (forme, couleur, taille, contour, symétrie). Skin Memories est un test très facile à pratiquer chez soi : on colle un patch (vendu en pharmacie) sur la tache cutanée avant d’en faire une photo qu’on poste sur Facebook Memories. L’année suivante, on reçoit automatiquement un message pour rappeler la photo, ce qui permet de se rendre compte immédiatement d’éventuelles modifications de la tache. Si c’est le cas, un rendez-vous chez le dermatologue s’impose.

La glycémie

Voici les examens à faire dès 50 ans !
© PHOTOS GETTY IMAGES

Pourquoi ? Le diabète de type 2 reste souvent indétecté, l’absence de symptômes entraînant l’absence de traitement. La maladie ne peut donc être stoppée à un stade précoce. A partir de 45 ans, il est conseillé de demander à son médecin d’établir son profil de risque – ce que l’on appelle le score Findrisc – et, si nécessaire, de contrôler le taux de glycémie. Les personnes ayant un score Findrisc élevé doivent être suivies une fois par an. Pour les autres, un bilan tous les trois ans suffit.

Comment ? Une analyse sanguine permet de déterminer le taux de glycémie. Un taux compris entre 100 et 126 mg/dl indique un état de prédiabète ; il y a diabète dès que le taux dépasse 126 mg/dl.

Contenu partenaire