© Getty Images/iStockphoto

Bien accueillir ses petits-enfants pendant les vacances

Durant les vacances d’été, il n’est pas rare que les enfants, petits ou grands, passent un séjour d’une semaine, voire davantage, chez leurs grands-parents. Un moment de partage qui apporte de la joie... et parfois quelques inquiétudes. Voici quelques conseils pour que la cohabitation se passe au mieux.

Devrons-nous respecter à la lettre les consignes des parents?

L’heure précise du bain, celle du coucher, les aliments à inscrire absolument aux menus, ceux à éviter. Quand ils confient leurs enfants, les parents peuvent avoir tendance à vouloir tout contrôler. Nous font-ils si peu confiance? Pas de conclusion hâtive! « Il est toujours compliqué pour un parent de se séparer de son enfant. Une liste interminable de consignes peut tout simplement cacher une tentative de calmer son angoisse », remarque Élodie Cingal, psychologue.

N’y voyons donc aucune attaque personnelle mais plutôt un mode d’emploi qui va nous permettre de mieux comprendre nos petits-enfants, et de rester au plus près de leurs besoins et habitudes. « Pour autant, les grands-parents ne doivent pas s’interdire de prendre quelques libertés par rapport aux recommandations parentales et de procéder à leur manière. C’est aussi cette touche grand-parentale que les petits-enfants viennent chercher chez eux et qui leur plaît tant! » affirme Frédéric Kochman, pédopsychiatre.

Et si les petits-enfants réclament ses parents chaque soir?

Pas d’affolement, n’en déduisons pas que notre petit-enfant se sent mal chez nous, que nous ne savons pas nous y prendre avec lui! « Le coucher est très classiquement un moment où un enfant peut se sentir anxieux. Il va lui falloir rester seul toute une nuit dans une pièce où il n’a pas ses repères habituels, où il entend peut-être des bruits inconnus qui l’inquiètent. D’un seul coup, il aimerait bien que papa et maman soient là pour le rassurer », décrit Élodie Cingal.

La solution pour l’apaiser? « Puisque l’enfant réclame ses parents, il ne faut pas hésiter à les convoquer grâce aux mots, de manière légère et rigolote. Par exemple en racontant des souvenirs liés à l’enfance de son papa ou de sa maman, en ressortant quelques-uns de ses vieux jouets et livres. Ainsi, les grands-parents auront détourné l’attention de leur petit-enfant sans pour autant fuir le sujet », signale Frédéric Kochman. Succès garanti!

Inciter les petits-enfants à participer aux tâches ménagères?

Trop contents de se faire chouchouter, les petits-enfants peuvent avoir tendance à vivre les vacances chez les grands-parents les pieds sous la table. Peut-être aussi ne sont-ils pas habitués à participer chez eux aux tâches ménagères. « Chez beaucoup de parents d’aujourd’hui, ce n’est pas une priorité. Pour éduquer un enfant à assumer sa part de travail commun, cela demande du temps et ils en manquent souvent », note le pédopsychiatre.

Mais ce spécialiste insiste sur le fait que ce n’est pas aux grands-parents de faire l’éducation des petits-enfants, encore moins de critiquer celle que leurs parents leur donnent. Alors devons-nous nous résigner à nous tuer à la tâche? Certainement pas. « Faites appel à l’empathie de vos petits-enfants: « Vous savez, nous n’avons plus 20 ans et sommes parfois un peu fatigués. Ce serait vraiment gentil de nous donner un petit coup de main. » Vous pouvez aussi tenter la négociation: « Si vous nous aidez à débarrasser la table, nous pourrons partir plus vite à la plage », propose Élodie Cingal.

Quelles activités entreprendre pour qu’ils ne s’ennuient pas

Tout d’abord, cela ne doit pas devenir une obsession. « Un enfant qui s’ennuie par moment n’est pas malheureux. C’est une occasion qui lui est offerte de relâcher la pression, de laisser divaguer ses pensées. Bref, cela lui fait du bien, même s’il n’en a pas vraiment conscience et se plaint de s’ennuyer », explique la psychologue.

Pour les moins de 6 ans, n’hésitons pas à les emmener dans des lieux fréquentés par d’autres enfants (plage, piscine...): à cet âge, ils font preuve d’une étonnante facilité à nouer des liens.

Pour les plus de 6 ans, pourquoi ne pas exploiter leur formidable appétit de comprendre, de découvrir en les emmenant visiter des musées, des châteaux? « Le secret, quel que soit l’âge du petit-enfant, est de l’associer à des activités que nous aimons nous-mêmes (la randonnée, le jardinage, la cuisine, la photo). Il sentira votre enthousiasme et votre plaisir, ni feints ni forcés, votre envie de partager. C’est cela qui fera mouche », poursuit-elle.

Et si les petits-enfants restent scotchés à leurs écrans?

Même si cela nous horripile, même si nous avons du mal à comprendre qu’ils puissent regarder une série sur leur ordinateur portable tout en pianotant sur leur smartphone, même si nous trouvons ridicules leurs hurlements dès qu’ils ont un jeu vidéo entre les mains, gardons notre calme. Nos réflexions désagréables ou, pire, la décision de leur confisquer leurs chers écrans n’auraient qu’une conséquence: les braquer et leur ôter toute envie de revenir.

« Les grands-parents peuvent plutôt tenter d’initier une ‘digital détox’ en douceur. Par exemple en posant des règles, gentiment mais fermement. Chez nous, pas de téléphone à table! D’accord pour les écrans, mais plutôt en fin de journée, après être sorti », propose Frédéric Kochman.

Si les petits-enfants devenus ados veulent sortir un soir?

Une seule réponse: « Nous voyons cela avec tes parents, c’est à eux de prendre ce genre de décision. » « Les grands-parents ne peuvent assumer une telle responsabilité, car il leur est difficile d’évaluer les risques réels.

Certains vont pêcher par un catastrophisme excessif, d’autres ne verront pas les dangers potentiels d’un bal du 14 juillet dont l’ambiance a peut-être beaucoup changé depuis leur époque », souligne Elodie Cingal. « Ils doivent surtout se garder de la tentation de faire alliance avec leur petit-enfant dans le dos de ses parents », avertit Frédéric Kochman. Alors même si notre ado déploie toutes ses armes de séduction, mieux vaut tenir bon si ses parents ont refusé l’autorisation de sortie.

Accepter ou non le copain ou la copine que l’ado veut amener?

Quelle bonne idée et surtout quelle belle preuve d’amour! « Quand un ado qui a toujours honte de tout et de tout le monde est prêt à présenter ses grands-parents à un copain ou une copine, c’est vraiment qu’il les apprécie. Il faut recevoir cette demande comme un joli cadeau, le signe d’une vraie confiance », note le pédopsychiatre. Cette solution présente aussi un avantage de taille: l’adolescent aura beaucoup moins tendance à s’ennuyer.

« Mais petit bémol, il risque d’être un peu moins disponible pour ses grands-parents, davantage tourné vers son copain ou sa copine. Peut-être aussi un peu moins démonstratif, pudeur oblige. Mieux vaut s’y préparer pour ne pas le vivre comme une frustration », conseille Elodie Cingal. Bien sûr aussi, les deux ados doivent s’engager à mettre la main à la pâte côté intendance... Mais à deux, même les tâches ménagères passent mieux!

Auteur : Isabelle Gravillon (nt-f.com)

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire