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Pension, santé, droit... Ce qui va changer pour vous en 2019

Ce 1er janvier, plusieurs changements sont entrés en vigueur en Belgique. En voici quelques-uns.

Droit et argent

Toutes les pensions seront désormais payées le même jour, peu importe le régime

Jusqu’ici, les pensions des travailleurs salariés et indépendants connaissaient trois dates de paiement mensuel et une date de paiement annuel alors que les pensions des fonctionnaires ont trois autres dates de paiement mensuel ainsi que des dates de paiement trimestriel. Il peut donc arriver qu’un pensionné reçoive sa pension en plusieurs tranches sur un mois, sans compter le paiement en janvier des pensions des fonctionnaires de décembre, auquel la loi met fin.

Dès 2019, un paiement unique par titulaire sera d’application.

Par ailleurs, les pensions à terme échu (payées à la fin du mois) seront dorénavant payées en décembre et plus en janvier comme c’était le cas jusqu’à présent. Cette mesure sera d’application dès la pension du mois de décembre 2018, a indiqué à Belga le cabinet du ministre compétent, Daniel Bacquelaine (MR).

Toutes les années de travail effectif compteront dans le calcul de la pension des salariés

Le principe de l’unité de carrière a été supprimé. À partir du 1er janvier 2019, toutes les années de travail effectif compteront donc dans le calcul de la pension des travailleurs salariés, même celles prestées après 45 années de carrière. La mesure vise à permettre à ceux qui poursuivent le travail au-delà de 45 années d’accroître leurs droits à la pension.

Jusqu’à présent, la somme de tous les jours équivalents temps plein, tant prestés qu’assimilés, ne peut pas dépasser, pour une pension de retraite, le nombre de jours équivalents temps plein qui compose une carrière complète, c’est-à-dire 14.040 jours soit 312 jours multipliés par 45. Le système peut se révéler pénalisant pour des personnes qui ont commencé tôt leur carrière professionnelle.

Le montant de pension supplémentaire pour un salaire mensuel de 3.000 euros s’élèvera à 318 euros par an pour chaque année prestée après 45 années de carrière, selon le cabinet du ministre des Pensions, Daniel Bacquelaine (MR).

Une hausse moyenne des salaires de 26 euros grâce au tax shift

Les salaires nets augmenteront dès le 1er janvier à la suite de l’entrée en vigueur du dernier volet du tax shift. Selon les calculs du ministre des Finances, ils progresseront de 23 à 31 euros en moyenne, en fonction du niveau de salaire brut.

Le tax shift a été introduit par le gouvernement Michel 1er afin d’augmenter, en plusieurs phases étalées sur les années 2016 à 2019, le revenu net pour les travailleurs et dès lors leur pouvoir d’achat, ainsi que de favoriser la création d’emplois par une baisse des cotisations sociales. Une première partie de l’intervention a été ressentie au début 2016, ensuite au début 2018 et finalement au 1er janvier 2019.

Concrètement, avec cette dernière étape du tax shift, le salaire non imposable de chacun a été revu à la hausse et sera désormais uniforme pour tous les contribuables (soit 8.680 euros). Par ailleurs, la tranche d’imposition de 40% a été élargie. En d’autres termes, une plus grande partie des revenus (de 8.120 à 14.330 euros contre 13.940 euros précédemment) est imposée à 40% et l’est moins à 45%.

En moyenne, le salaire net augmentera de près de 27 euros. D’après les calculs du ministre des Finances, Alexander De Croo (Open Vld), une personne avec un salaire minimum de 1.500 euros bruts verra sa paye augmenter de 31 euros tandis qu’un travailleur touchant un salaire de 2.100 euros bruts recevra une augmentation de 25 euros par rapport à 2018. Pour un personne gagnant autour de 3.000 euros bruts, sa rémunération sera augmentée de 23 euros tandis qu’une personne avec un salaire brut de 4.500 euros gagnera 29 euros de plus. Enfin, une personne avec un salaire de plus de 5.500 euros recevra une augmentation de 30 euros.

La dernière mesure fiscale à entrer en vigueur ce 1er janvier dans le cadre du tax shift est la hausse du bonus à l’emploi fiscal, qui passe de 28,03 à 33,14%. Il s’agit de la diminution du précompte professionnel pour les travailleurs ayant un bas salaire qui ont droit à une diminution de leurs cotisations de sécurité sociale personnelles (le bonus à l’emploi social).

Cinq mois d’indemnités d’incapacité de travail pour les travailleurs de plus de 65 ans

À partir du 1er janvier 2019, les travailleurs de plus de 65 ans auront droit à des indemnités d’incapacité de travail pendant une période de cinq mois suivant la période de salaire garanti. En outre, cette période sera prise en compte pour la constitution des droits de pension.

Jusqu’à présent, quand un travailleur de plus de 65 ans tombe malade, son employeur continue à lui verser sa paye pendant la période de salaire garanti, qui est d’un mois. Lorsque l’incapacité de travail se poursuit au-delà de cette période, il n’a alors pas d’autre choix que de partir à la retraite s’il veut conserver un revenu.

La mesure entend soutenir les travailleurs qui font le choix de poursuivre une activité professionnelle après 65 ans.

Quelque 3.479 travailleurs de plus de 65 ans travaillent encore comme salariés, selon les chiffres communiqués par le cabinet du ministre des Pensions, Daniel Bacquelaine (MR).

Bpost augmente ses tarifs lettres et colis

Bpost augmentera, dès le 1er janvier 2019, ses tarifs pour les lettres et colis standard pour les particuliers et les petits professionnels. Cette hausse sera de 7,44% en moyenne.

Ces tarifs marquent le retour aux timbres « prior », avec distribution du courrier le jour ouvrable suivant, et « non-prior », avec distribution dans les trois jours ouvrables maximum. L’entreprise postale précise que le timbre-poste prior coûtera 1 euro pièce (0,97 euro si on les achète par 10) et le non-prior 0,95 euro pièce (0,92 euro par 10).

Ces nouveaux timbres seront en vente à partir du 1er janvier 2019.

Bpost annonce que le tarif d’affranchissement d’un envoi normalisé expédié en Europe passera à 1,40 euro à l’achat de minimum cinq timbres-poste et à 1,46 euro pour un achat à l’unité. Pour les envois expédiés hors Europe, le tarif international s’élèvera à 1,62 euro à partir de cinq timbres-poste et à 1,68 euro à l’unité.

Santé

Les consultations chez le généraliste augmentent de 3%

Les honoraires pour une consultation chez le médecin, une visite à domicile ou le dossier médical global (DMG) augmentent de 3,33% à partir de janvier. Le ticket-modérateur ne suit pas la même tendance car la part remboursée par le gouvernement augmente également.

Les honoraires pour une consultation classique progressent de 3,3%, passant de 25,4 à 26,3 euros en 2019, mais cette hausse ne sera donc pas ressentie par le patient. Une consultation à domicile augmente elle de 1,25 euros, à 38,9 euros, une hausse pas entièrement compensée par la mutualité. Le patient paiera donc quelques centimes de plus qu’en 2018.

Pour un dossier médical global (DMG), les frais s’élèveront dès janvier à 31 euros au lieu de 30, et à 56,8 au lieu de 55 euros pour les patients atteints de maladies chroniques. Le remboursement suivra également la même hausse.

Aucune indexation n’est prévue pour les chirurgiens en 2019, ni pour une partie des prestations techniques. D’autres prestations sont indexées de 1,45%.

Les médicaments contre l’hépatite C remboursés pour tous les patients

A partir du 1er janvier, les médicaments contre l’hépatite C seront remboursés à toutes les personnes atteintes par la maladie, même à un stade précoce. La mesure avait été annoncée fin novembre par la ministre de la Santé Maggie De Block.

Ces médicaments n’étaient précédemment remboursés qu’à un stade avancé de la maladie mais l’Institut National de l’Assurance Maladie-Invalidité (INAMI) et les producteurs de médicaments ont signé un accord afin d’élargir ce remboursement. En s’attaquant plus tôt à l’hépatite C, il est possible d’éviter qu’elle ne devienne chronique et que les lésions ne soient permanentes.

Environ 1.100 patients bénéficient déjà du remboursement des médicaments contre l’hépatite C. Grâce à l’élargissement du remboursement à la phase initiale de la maladie, un millier de patients devraient s’ajouter à ce nombre en 2019. Le traitement dure en général environ trois mois. Un premier test sanguin est effectué pour contrôler l’absence du virus trois mois après la fin du traitement antiviral. Un test définitif devra confirmer que le virus n’est plus détectable douze mois après le traitement.

L’hépatite C est une maladie infectieuse qui atteint principalement le foie. Elle se manifeste progressivement et beaucoup de patients sont donc porteurs sans le savoir. Quelque 70.000 Belges sont porteurs du virus et seule la moitié d’entre eux en est consciente.

Le virus se transmet essentiellement par le sang ou des produits sanguins infectés, lors d’une injection de drogues par voie intraveineuse, d’une transfusion de sang non contrôlé ou de rapports sexuels non protégés.

Le trajet en ambulance coûtera 60 euros pour tout le monde

A dater du 1er janvier 2019, un nouveau système de facturation pour les services d’ambulance entrera en vigueur: tout le monde paiera 60 euros par trajet. Peu importe où il est pris en charge, d’où provient l’ambulance 112 ou vers quel service d’urgence il est transporté, chaque patient déboursera le même montant.

Aujourd’hui, une facture d’ambulance s’élève en moyenne à 130 euros. Les patients peuvent se faire rembourser la moitié de ce montant par les pouvoirs publics en introduisant une attestation auprès de leur mutualité. Le coût moyen à charge du patient est donc actuellement de 65 euros.

Cette nouvelle mesure fait partie des investissements de la ministre de la Santé Maggie De Block dans l’aide médicale urgente.

Trois mutualités wallonnes fusionnent pour former « La Mutualité Neutre »

La Mutualité Neutre de la Santé de Liège, la Mutualité Neutre du Hainaut ainsi que la Mutualité Neutre Munalux de Namur et de la province de Luxembourg deviendront « La Mutualité Neutre » à partir du 1er janvier 2019. Leur fusion avait été annoncée en novembre dernier.

Ce regroupement doit faire face à la réduction des moyens octroyés par le gouvernement fédéral au secteur et constitue une réponse au « Pacte d’Avenir » conclu entre la ministre de la Santé publique Maggie De Block et les organismes assureurs. Ce pacte exige notamment que chaque mutualité ait un minimum de 75.000 membres titulaires.

Les trois anciennes mutualités regroupent ensemble 125.000 affiliés, 240 employés et 71 points de contacts dans toute la Wallonie. La fusion n’entraîne aucun licenciement.

La Mutualité Neutre espère offrir un meilleur service de proximité et renforcer ses compétences.

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